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Masques du Gabon
Les masques traditionnels ont toujours tenu une place importante au sein des cultures gabonaises. Chaque ethnie a les siens, dédiés à des cérémonies variées mais toutes importantes dans le rythme de vie de ces populations.
Masque Okuyi
Les masques Okuyi sont utilisés dans la tribu Myénée. Ils sont utilisés pour accompagner les funérailles ou les retraits de deuil.
Symbolique et utilisation
Ce sont des masques d'ancêtres. Ils expriment la sérénité de leurs anciens qui les protègent et les conseillent depuis le royaume des morts. Le porteur du masque est recouvert d'un costume de raphia. Durant les cérémonies, il pousse des cris sauvages destinés à effrayer les spectateurs.
Les masques noirs sont quant à eux probablement dotés d'une fonction judiciaire.
Caractéristiques
Masque anthropomorphe blanc, sa face est peinte au kaolin. La couleur blanche du kaolin est associée à la mort.
Le visage énigmatique du masque est légèrement triangulaire. Sous les yeux clos, étirés en amande, et comme gonflés par le sommeil, les pommettes haut placées s'arrondissent. Le nombre et la disposition des scarifications varient d'un style ou d'une ethnie à l'autre. Le motif le plus courant, en forme d'écailles, comprend neuf losanges, parfois douze, selon le groupe concerné.
Les scarifications frontales ou temporales en forme de losange de neuf points représentent leur cosmogonie et évoquent la notion de perfection et de sagesse. Le point central est le principe créateur (Dieu) qui a donné naissance aux quatre points cardinaux (le monde) ainsi qu'aux deux couples primordiaux(les humains). Ce signe distinctif, nommé mabinda, était gravé dans la chair des enfants, vers l'âge de dix à quatorze ans.
La haute coiffure à nattes latérales vient confirmer le sexe de l'ancêtre.
Des masques Okuyi se dégagent une sérénité et une douceur caractéristiques. On est très proche dans la représentation du visage des masques utilisés dans le théatre japonais.
Masque Bodi
Le masque Bodie est originaire du groupe ethnique Pové dans la région de l'Ogooué-Lolo (Gabon).
Origine
Chaque village a son masque qui porte un nom particulier. C'est le clan Nzobè qui a créé ce masque.
Description
La partie supérieure du masque sur la photo ci-dessus mesure environ 1 m et sa circonférence est de 2 m. La hauteur jusqu'à la coiffure de plumes correspond à la taille moyenne d'un homme (environ 1,60 m).
Il est fabriqué avec du raphia et du "musètè", une liane qui pousse dans la forêt primaire. Les tissus de couleur rouge et noire qui en couronnent la partie supérieure sont constitués de raphia colorié, et sont ornés de coquillages. Les plumes placées sur la tête sont celles de l'aigle, appelé "mbéla" en pové.
Utilisation
Ce masque est l'affaire des hommes.
Il est arboré le soir, dans le village, au cours des cérémonies organisées à l'occasion d'un enterrement ou de la venue d'une personnalité importante.
Il peut être utilisé pour protéger des sorcier les enfants d'une femme qui en a perdu en bas âge.
Masque Ekekek
Le masque Ekekek est originaire du groupe ethnique Fang dans la région du Woleu-Ntem (Gabon).
Origine
Description
Le masque représenté ci-dessus est d'une hauteur de 48 cm pour une largeur de 27 cm et une profondeur de 23 cm. Il est blanc, rouge et noir.
Il est taillé dans du bois tendre et sa coiffe est faite de plumes et son costume de raphia tissé.
Utilisation
Ce masque est porté pour la danse du même nom "Ekekek" dans le Woleu-Ntem. La danse "Ekekek" est une danse de divertissement qui a lieu de jour, dans la cour du village, pour effrayer les femmes et les enfants. Elle ne se produit qu'à cette fin. Elle est effectuée sur une musique d'instruments de percussion.
Un masque de même type apparaît dans la danse "Minkuk" de l'Estuaire, du Moyen-Ogooué et de l'Ogooué-Ivindo. Le danseur, un homme, imite un être effrayant évoluant avec un sabre en bois.
Masque Emboli
Le masque emboli est originaire du groupe ethnique Ikota dans la région de l'Ogooué-Ivindo (Gabon).
Origine
Description
Moucheté de noir, ocre et rouge (pour imiter la panthère), sur fond blanc, il est taillé dans du bois tendre et porte une barbe en raphia.
Sa figure est ornée de deux cavités et d'arcades sourcilières proéminentes. Sur sa tête, on observe un cimier sagittal.
Utilisation
Il est porté au cours des cérémonies de la confrérie du "Ngoye" (la panthère) qui marquent le passage des jeunes garçons à l'état adulte par la circoncision.
Il intervient aussi lors des danses de guérison ou lors de rituels de recherche de sorciers. Ces danses sont exécutées de jour, dans la cour du village.
Masque Imbimba
Le masque Imbimba est originaire du groupe ethnique Ikota dans la région de l'Ogooué-Ivindo (Gabon).
Origine
Description
Le masque présenté ci-dessus mesure 52 cm de hauteur pour 23 cm de largeur.
C'est un masque facial de bois tendre surmonté de cornes en bois pointues et arquées pour le faire ressembler à une antilope. Le côté droit est blanchi au kaolin, alors que le reste est noirci par calcination.
Utilisation
Ce masque, qui est porté exclusivement par des hommes Yesa ou Békivil au cours d'une danse diurne exécutée dans la cour du village, représente un esprit mâle.
Masque Mbawe
Le masque Mbawe est originaire du groupe ethnique Mahongwje dans la région de l'Ogooué-Ivindo (Gabon).
Origine
Description
Le modèle présenté ci-dessus représente une chouette à visage humain et aux ailes déployées. Il a une envergure de plus de 1,6 m.
Taillé dans du bois tendre, sa barbe est en raphia et sa coiffe et ses ailes en plumes. Il est de couleurs ocre, blanc et noir. Ces couleurs proviennent respectivement de l'argile, du kaolin et du charbon.
Utilisation
Il est porté lors des cérémonies de circoncision des jeunes garçons ou au cours de danses de divertissement, le jour, dans la cour des villages.
Masque Mowei
Le masque Mowei est originaire du groupe ethnique Mitsogo dans la région de Ngounié, au sud du Gabon.
Origine
Description
Le masque représenté ci-dessus fait 33 cm de hauteur pour 17 cm de largeur et 16 cm de profondeur. Il est taillée dans du bois de gbésanga et est peint de couleurs rouge orangé et blanche.
Son front proéminent et dégagé est entouré d'une fourrure de singe, d'un tissu et de lanières de raphia. Sa face est enduite de kaolin. Les yeux et la bouche sont rougis avec les graines rouges de rocouyer tonifiées et moulues.
Utilisation
Ce masque représente une entité mâle apparaissant à l'aube, lors des rituels de passage à l'âge adulte, de décès et de deuil, notamment dans les sociétés initiatiques Bwété. Le masque est porté exclusivement dans le sanctuaire, et dans la forêt.
Masque Mukudji
Le masque Mukudji est originaire du groupe ethnique Bapunu dans la région de la Ngounié (Gabon).
Origine
Description
Le masque représenté ci-dessus est haut de 18 cm et large de 36. Il est en bois tendre et raphia.
Le masque possède 27 scarifications disposées en losange : 9 frontales et 18 temporales (9 de chaque côté). Une interprétation voudrait que le chiffre 9 corresponde aux 9 clans que comprend l'ethnie.
Utilisation
Ce masque est porté par les hommes.
Le danseur qui le porte, monté sur échasses, symbolise l'autorité. Il tient dans ses mains deux chasse-mouches, symboles de sagesse et d'autorité, qu'il agite continuellement au son des tambours et des trompettes.
Ce masque a pour but d'apaiser les esprits des belles jeunes filles mortes. Il se produit lors de la danse "Mbwanda".
Il est aussi utilisé dans les villages, lors des cérémonies de divertissements diurnes telles que la naissance de jumeaux.
Masque Mvudi
Le masque Mvudi est originaire du groupe ethnique Bapuna (Gabon).
Origine
Description
Le masque ci-dessus est tricolore et mesure 24 cm de haut pour 16 cm de large.
Il est taillé dans du bois tendre et recouvert d'une peau de singe (ou parfois de plumes). Sa barbe est faite de raphia.
Utilisation
Porté par les hommes, il représente un esprit et est utilisé, dans la cour du village, au cours des cérémonies diurnes importantes, en particulier le deuil et les réjouissances dans la danse "Mvudi".
Masque Ndimina
Le masque Ndimina est originaire du groupe ethnique Mitsogo dans la région de la Ngounié (Gabon).
Origine
Description
Taillé dans du bois de yombo ou de ghesanga, le masque présente une tête rectangulaire à deux cornes.
Un trait noir vertical médian descend de la tête jusqu'au menton en passant par la jonction des sourcils, par le nez et la bouche. Un nez peu proéminent et des yeux minuscules donnent au masque une allure endormie.
Utilisation
Ce masque d'usage masculin est associé aux cérémonies de Bwiti. Il représente l'entité femelle "Moghondzi" dans les différents bwiti (Bwiti des néophyte, bwiti de la mort, bwiti des pleurs).
Il est porté dans le sanctuaire mbandja.
Masque Ngil
Le masque Ngil est originaire du groupe ethnique Fang (Gabon).
Origine
Description
Il est taillé dans du bois tendre et le blanc est fait à l'aide de kaolin.
Le visage est en forme de cœur allongé et le front est bombé. Il possède trois scarifications de forme arrondie sur le front et une coque au sommet de la tête.
Utilisation
Ce masque est issue d'une ancienne tradition fang.
Le "Ngil" était une société (au sens de groupe) à caractère judiciaire. Son but était la recherche et la mise hors d'état de nuire des sorciers beyem chargés d'un esprit mauvais.
L'initiation au "Ngil" comprenait :
* une purification préalable physique et morale ; * une flagellation ; * une confession des crimes et/ou des ruptures d'interdits ; * une épreuve ordalique ; * une présentation des reliques des ancêtres (byeri) ; * des sacrifices.
C'était un passage symbolique, de l'état androgyne à l'état adulte, sexuellement défini. Le lieu sacré du "Ngil" était une clairière de brousse, de forme rectangulaire, nommée ésam, avec de grands gisants de terre mouillée de forme vaguement humaine représentant "Ngil" et sa femme.
Les néophytes devaient ramper devant ces effigies en passant au-dessus d'une fosse dans laquelle étaient cachés des guerriers cherchant à les blesser de leur armes. Ils devaient aussi subir l'épreuve des fourmis. Seuls les hommes pouvaient être initiés au "Ngil". Le "Ngil" était en somme utilisé comme protection de l'individu contre les maléfices et les empoisonnements. Il faisait partie des rituels de régulation de la vie villageoise gabonaise traditionnelle.
Le rituel se poursuivait dans la cour du village au petit matin ou au crépuscule. Armé d'un sabre rituel ou d'un simple gourdin, le "Ngil" était censé détruire les cases des villageois en conflit avec les autres membres de la société. Ces palabres portaient sur les adultères, les vols ou les dettes. Le porteur du masque avait une voix grave qui faisait peur aux femmes et aux enfants.
Masque Ngondo
Le masque Ngondo est originaire du groupe ethnique Mitsogo dans la région de la Ngounié (Gabon).
Origine
Description
Le masque représenté ci-dessus mesure 34 cm de haut pour 13 cm de large. Il est taillé dans du bois tendre (bois de mokondjo) et peint en blanc (à laide de kaolin) et noir (par torréfaction d'une liane locale).
Utilisation
Ce masque est utilisé uniquement dans les cérémonies masculine nocturnes de la société bwiti. Il représente le "Moghondzi".
Il apparaît alors au cours des rites initiatiques : rites de passage (Bwiti des néophytes), rites de la mort (Bwiti de la mort) et du deuil (Bwiti des pleurs).
Masque Ngontang
Origine
Description
Hauteur 27 cm, diamètre 23 cm. Ce masque, haut de près de 30 cm et large de plus de 20 (pour celui représenté ci-dessus) est composé de quatre visages blancs sur fond noir.
Il est taillé dans du bois tendre et des fibres de raphia enserrent son cou, la tête étant recouverte d'une peau de bête et de plumes.
Le masque central, percé de trous, est plus grand que les trois autres et pourrait représenter un homme avec ses trois femmes ou éventuellement une femme supérieure ou un esprit de femme, avec ses compagnes.
Utilisation
Le masque est porté par un homme qui dissimule son corps et ses membres. Le corps du danseur est recouvert de vêtements et une collerette de fibres attachées au heaume protège cou et épaule.
À la taille sont attachées des fibres et des peaux de bête. De même, des fibres de raphia retombant des manches et du pantalon dissimulent mains et pieds.
Le porteur du masque "Ngontang", lors de rites diurnes, danse dans la cour du village pour des fêtes familiales (deuil, retrait de deuil, naissance, grand palabre). Au moment de la danse, le porteur est possédé par un esprit.
Le masque du "Ngontang" représente l'esprit venu du monde des défunts, d'au-delà de la mer, du pays des Blancs (d'où, semble t-il, son nom qui signifie "la jeune fille blanche"). La multiplication des visages correspond au don de clairvoyance de l'esprit représenté.
Ce type de masque apparaît aussi dans les danses "Minkuk" de la province de l'Estuaire, du Moyen-Ogooué et de l'Ogooué-Ivindo.
Masque Nzambe-Kana
Origine
Description
Le masque représenté ci-dessus est haut de 31 cm et large de 18. Il est taillé dans du bois tendre et peint en blanc à l'aide d'argile. La barbe est faite de raphia.
Le style est apparenté aux formes de la région de la Ngounié, mais il en constitue une variante par son dépouillement. Le visage, blanc comme chez les Bisira, les Bapunu et les Mitsogo est un ovale très plat, alors que les Okuyi de l'ouest ont le front très bombé. Les yeux, les sourcils en W renversé, le nez triangulaire, et la petite bouche sont plutôt suggérés que mis en relief.
Utilisation
Ce masque, toujours porté par des hommes, apparaît de jour dans la cour du village.
Il a une connotation sexuelle, symbolisant la fertilité. Il représente aussi "Moghondzi", l'esprit d'un défunt, et peut apprataître lors des fêtes de deuil des gens importants.
Il a parfois pris la place du masque Ngil des Fang dans les zones de contact inter-ethnique, vers Lambaréné notamment.
Masque Osso
Origine
Description
Le masque représenté ci-dessus, masque Oso est haut de 28 cm et large de 14. Il est taillé dans du bois de yombo ou de Ghesanga.
La coiffure est sculptée de cheveux noircis par calcination. Le front est très dégagé, légèrement bombé ; il est d'une couleur ocre rouge et délimité par les arcades sourcilières. La bouche et le nez sont aussi de la même couleur. Les lèvres sont recouvertes de la peau de singe noir. Le reste du visage est enduit d'argile blanche (kaolin) ternie par la fumée. La face est entourée d'une cotonnade noire ou d'une barbe en lamelles de feuilles de bananier.
Utilisation
Ce masque à usage rituel masculin représente une entité mâle dans les sociétés initiatiques du "Ya-Mwei" et du "Kono", dans les rites concernant les jumeaux, et les rites nocturnes du Bwiti.
Il apparaît dans la danse d'initiation masculine "Mighondzi". Il apparaît aussi comme une entité femelle à l'aube, dans les rites du Bwiti, notamment dans les rites de passage, de mort et de deuil. Il se produit tant dans le sanctuaire mbandja (sanctuaire du rite bwiti) que dans la forêt.
Description
Ce masque blanc et noir a une hauteur de 33 cm et une largeur de 16 cm.
Il présente la particularité d'avoir deux cornes, d'épais sourcils et présente une bouche et des yeux en forme de trous arrondis. Il est taillé dans du bois de ghésanga. Sa face est enduite d'argile blanche (le kaolin). Cette argile est ensuite ternie par la fumée et noircie par calcination pour obtenir le dégradé qui le caractérise.
La barbe est faite avec des lamelles de bananier, la coiffure est rallongée avec du raphia tissé.
Utilisation
C'est un masque d'usage exclusivement masculin qui représente une entité mâle animalière dans les rites nocturnes de la société du Bwiti, dans les rites de passage (Bwiti des néophytes), dans les rites de mort (Bwiti de la mort) et de deuil (Bwiti des pleurs).
Il se produit au cours de la danse "Aiighondzi", en partie dans le sanctuaire du bwiti et en partie dans la forêt.
Masque Azoku
Origine
Description
C'est un masque sous forme de heaume à deux faces. Il mesure 34 cm de diamètre et 50 cm de hauteur.
Fabriqué en bois tendre, il est peint de noir et de rouge sur un fond blanc et orné de plumes d'oiseau.
Utilisation
L'Azoku est un masque utilisé de jour, dans les villages, pour détecter les sorciers, pour les cérémonies accompagnant la circoncision et sous doute aussi dans la société masculine de régulation sociale "Mungala".
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