Mali
Le Mali est un pays d'Afrique de l'Ouest ayant des frontières communes avec la Mauritanie et l'Algérie au nord, le Niger à l'est, le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire au sud, la Guinée au sud-ouest et le Sénégal à l'ouest. Le point le plus haut est le Hombori Tondo (1 155 m) situé dans la partie centrale du pays.
Ancienne colonie française, le Mali (alors République soudanaise) devient indépendant en 1960. Sa capitale est Bamako, forte d'une population de 1 430 000 d'habitants en 2006.
Histoire
Le Mali possède une histoire très riche et relativement bien connue. Cinq empires ou royaumes importants s’y sont succédé : l’empire du Ghana, l’empire du Mali, l’empire songhaï, le royaume bambara de Ségou et l'empire peul du Macina.
Suite à l'invasion de la France en 1883, le Mali devient une colonie française sous le nom de Soudan français. Le 4 avril 1959, le Sénégal et le Soudan se regroupent pour former la Fédération du Mali, qui accède à l'indépendance le 20 juin 1960. Deux mois plus tard, le Sénégal se retire de la fédération et proclame son indépendance. Le 22 septembre 1960, le Soudan proclame à son tour son indépendance sous la conduite de Modibo Keïta, tout en conservant le nom de Mali.
En 1968, Modibo Keïta est renversé par un coup d'État conduit par un groupe d'officiers ayant à leur tête Moussa Traoré, qui instaure une dictature. En 1991, celui-ci est renversé à son tour par le général Amadou Toumani Touré qui, après une période de transition, restaure la démocratie avec l'élection d'Alpha Oumar Konaré en 1992. Ce dernier est réélu en 1997.
En 2002, Amadou Toumani Touré, qui a quitté l'armée pour se présenter, est élu président de la République du Mali, et réélu en 2007.
Politique
Le Mali est une république avec un parlement unicaméral. Le pouvoir exécutif est représenté par le président et son gouvernement. Le pouvoir législatif par l'Assemblée nationale. La plus haute autorité judiciaire est la Cour suprême.
Les Présidents du Mali Chefs de l'État malien depuis l'indépendance de la France en 1960.
* 1960: Modibo Keïta
* 1968: Général Moussa Traoré
* 1991: Colonel Amadou Toumani Touré
* 1992: Alpha Oumar Konaré, réélu en 1997
* 2002: Général Amadou Toumani Touré, réélu lors de l'élection présidentielle du 29 avril 2007 avec 70,88 % des voix (1 622 579 suffrages exprimés) contre sept autres candidats dont le président de l'Assemblée nationale Ibrahim Boubacar Keïta (19,08 %).
* 2007: Amadou Toumani Touré a été réélu pour un second mandat de cinq ans.
Géographie
Le Mali, avec ses 1 241 238 kilomètres carrés, est le plus vaste État d'Afrique de l'Ouest après le Niger. Il est enclavé à l’intérieur de l’Afrique occidentale entre le tropique du Cancer et l'Équateur. Il est traversé par deux grands fleuves : le Sénégal et le Niger. La plus grande part de la population vit en zone rurale. La densité, très variable, passe de 90 hab./km² dans le delta central du Niger à moins de 5 hab./km² dans la région saharienne du Nord.
Le pays possède des frontières communes avec la Mauritanie, l'Algérie, le Niger, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée et le Sénégal.
Outre la capitale Bamako, les villes principales sont Kayes, Ségou, Mopti, Sikasso, Koulikoro, Kidal, Gao, Tombouctou,
Le pays possède trois zones climatiques :
* les deux tiers nord du pays, entièrement désertiques, appartiennent au Sahara méridional, et prend le nom d'Azawad avec des précipitations annuelles inférieures à 127 mm. Cette région est traversée par des nomades avec leurs troupeaux ;
* le centre : la région sahélienne, relativement sèche (aux pluies tropicales relativement insuffisantes), est couverte de steppe remplacée progressivement vers le sud par la savane. La vallée du Niger est cultivée grâce à certains travaux de mise en valeur : on y trouve du riz, du coton, de l'arachide, du mil, du sorgho. Une vaste étendue dans le centre du Mali est constitué par des marécages, dus aux nombreux bras du Niger ;
* la région soudanaise est une zone avec des précipitations de 1 400 mm par an et des températures moyennes comprises entre 24 et 32 °C. Elle est, dans sa partie nord, de savane devenant de plus en plus dense et se transformant progressivement en forêt vers le sud.
Le relief est peu accentué. Les plaines alluviales, très vastes, sont toutefois dominées par quelques plateaux calcaires et de grès (plateaux mandingues et dogon). Le point culminant du Mali est le Mont Hombori.
Subdivisions
Le Mali est divisé en huit régions et un district. Ces subdivisions portent le nom de leur ville principale. Les trois régions du nord: Gao, Kidal et Tombouctou représentent les deux tiers de la superficie du pays pour seulement 10 % de sa population. Au sud le pays est divisé entre les régions de Kayes, Koulikoro, Mopti, Ségou, Sikasso et le district de Bamako.
La décentralisation est une réforme majeure en cours. Elle vise à transférer des compétences aux collectivités territoriales afin que les affaires locales soient gérées au plus près des populations.
Cette réforme a pour base une refonte complète du découpage territorial hérité de l'administration coloniale et se distingue par le processus de consultation populaire qui a permis la création des communes sur la base de regroupements volontaires de villages et de fractions suivant des critères bien définis.[2]
Il y a 703 communes au Mali, dont 684 nouvelles communes ont été créées en 1996. Une loi de 1999 confirme cette réorganisation administrative et territoriale du Mali en créant les cercles (regroupement de communes) et les régions (regroupement de cercles).
L'État malien a créé une direction nationale des collectivités territoriales au sein du Ministère de l'Administration Territoriale et des Collectivités Locales (MATCL) chargée de suivre la mise en œuvre de la décentralisation et le renforcement des capacités des collectivités territoriales. Des dispositifs d'appui technique et d'appui financier sont également en place.
En 2005, un document cadre de la politique nationale (DCPN) de décentralisation (2005-2014) a été adopté et s’articule autour de quatre axes majeurs, à savoir :
* Le développement des capacités des collectivités territoriales ;
* L’amélioration de la déconcentration des services de l’État ;
* Le développement de la citoyenneté ;
* Le développement des prestations privées des services au niveau local.
En 2005, la huitième Institution de la République du Mali a été créée. Le Haut Conseil des Collectivités Territoriales assure la représentation nationale des collectivités territoriales. Son avis est requis sur toutes les questions concernant la politique de développement local et régional, la protection de l’environnement et l’amélioration de la qualité de vie des citoyens à l’intérieur des collectivités territoriales. [3]
Environnement
* Savane ouest soudanienne
Économie
Le Mali est un pays en voie de développement, avec 65 % de son territoire en région désertique ou semi-désertique. L'activité économique est surtout limitée autour de la région fluviale irriguée par le fleuve Niger. Environ 10 % de la population est nomade et environ 80 % travaillent dans l'agriculture ou la pêche. L'activité industrielle est concentrée autour des activités agricoles. L'immigration constitue une très importante manne de revenu. Le Mali dépend de l'aide étrangère et est très vulnérable aux fluctuations des prix mondiaux pour le coton, son exportation principale. En 1997, le gouvernement a mis en place un programme d'ajustement structurel réclamé par le FMI qui a aidé la croissance, la diversification et les investissements étrangers. Ces réformes économiques et la dévaluation du Franc CFA en janvier 1994 ont soutenu une croissance moyenne de 4 %. Des entreprises multinationales ont développé les opérations de prospection de l'or en 1996-1998, et le gouvernement prévoit que le Mali deviendra un exportateur majeur d'or dans la région sub-saharienne. Il est d'ailleurs actuellement le troisième exportateur mondial, derrière l'Afrique du Sud et le Ghana. L'or est la première source d'exportation du pays, devant le coton et le bétail.
Le produit intérieur brut par habitant était estimé à 380 dollars en 2005 (selon World Development Indicators (WDI) database).
Le Mali est membre de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Le texte qui précède est une traduction du CIA World Factbook. Les informations concernant la réussite des politiques d'ajustements structurels doivent donc être analysées avec circonspection. Suite à la chute du cours du coton sur le marché en 2005, les paysans maliens produisent aujourd'hui à perte. Les agriculteurs dégagent des marges de plus en plus étroites et sont obligés de contracter des dettes. la CMDT (Compagnie malienne du développement des textiles) achète le kilo de coton 160 francs CFA alors que la production de ce même kilo coûte 190 francs CFA. De plus, en subventionnant leurs paysans, les États-Unis tuent ce marché. Le Mali envisage des alternatives, mais on ne sort pas si facilement de la monoculture.
Quant à la dévaluation du franc CFA, censée favoriser les exportations, elle a surtout divisé par deux la valeur des capitaux nationaux et donc les capacités d'investissement nationales ; les exportations Maliennes de produits transformés sont avant tout bloquées par des barrières administratives, et non du fait de leur prix.
En plus du coton (12e producteur mondial en 2004) et de ses dérivés (graine de coton), le Mali est un important producteur de mangues (200 000 tonnes) dont une faible partie seulement est exportée (3 000 tonnes) malgré un énorme potentiel. C'est un gros producteur et exportateur de bétail dans la région :
* cheptel bovin 7,8 millions de têtes (comparaison : 20,7 en France)
* cheptel caprin 22 millions de têtes (comparaison : 11,4 en France).
L'or occupe la troisième place dans les recettes d'exportation du Mali après le coton et le bétail sur pied. D'autres produits comme l'arachide (360 000 tonnes produites en 2003) s'exportent fortement.
En ce qui concerne l'immobilier, le Mali est un pays en chantier. Il existe de nombreux projets publics et privés dans le secteur des Bâtiments et travaux publics. La demande en matériaux de construction est en très forte croissance. Aussi, les créneaux suivants offrent d'énormes possibilités d'investissement : fabrique de briques, cimenteries, fabrication de chaux et de peintures, production de plâtre, fabrication de fer à béton et autres, menuiserie métallique ou de bois pour les bâtiments, fabrication d'appareils électriques (ampoules, disjoncteurs, prises, gaines).
Le tourisme, qui a un potentiel moyen, est mal développé.
Démographie
Le Mali a 12,3 millions d'habitants, dont 50,5 % de femmes. Le taux de malnutrition des enfants de moins de 5 ans demeure préoccupant (13.3% en 2006).
Le taux de mortalité infantile (enfants de moins d’un an) était de 121 ‰ en 2004.
Culture
Le Mali a su conserver les éléments importants de ses cultures traditionnelles. Les griots (ou « Djéli ») exercent toujours leurs fonctions de musiciens-poètes transmettant l’histoire du pays et des hommes sur plusieurs générations. Bakary Soumano, chef des griots du Mali de 1994 à 2003, a contribué à réhabiliter les fonctions du griot dans la société moderne.
Les mélodies traditionnelles, autrefois jouées sur la kora, continuent d'alimenter la musique d'aujourd'hui via des interprètes dignes descendants des griots tels Ali Farka Touré, Boubacar Traoré ou Toumani Diabaté. Parmi les non-griots, on peut également citer Salif Keïta, artiste et musicien malinké talentueux.
Parmi les grands écrivains maliens, on peut citer Amadou Hampâté Bâ.
Parmi les cinéastes de renommée internationale, on peut citer Cheick Oumar Sissoko et Souleymane Cissé.
Fêtes et jours fériés Date Nom français Nom local Remarques
1er janvier Jour de l'an
20 janvier Fête de l'armée
26 mars Journée des Martyrs Chute du régime de Moussa Traoré
1er mai Fête du travail
25 mai Fête de l'Afrique Création de l'Organisation de l'unité africaine
22 septembre Jour de l'Indépendance Indépendance envers la France en 1960
25 décembre Noël Naissance de Jésus-Christ
Sont également fériées un certain nombre de fêtes dépendant du calendrier musulman : Korité (fin du Ramadan), Tabaski (commémoration du sacrifice d'Abraham), Maouloud (naissance du prophète), Tamkharit (nouvel an musulman).
Langues
Signalisation bilingue à l'entrée de Kidal. Sur le côté gauche du rocher, Kidal est transcrit en caractères tifinagh.
Icône de détail Article détaillé : Langues du Mali.
En raison de la colonisation, le français est la langue officielle, mais le bambara est bien plus utilisé par tous les groupes (environ 80 % de la population le parle). Quelques autres langues africaines (peul, sénoufo, soninké, tamasheq, songhaï, dogon, dioula, khassonké etc.) sont aussi parlées.
Religion
Selon les données du CIA World Factbook de 2006, l'islam est la principale religion pratiquée au Mali (90%) alors que les catholiques et protestants sont très minoritaires, à peu près 1 %. Le reste de la population est animiste (9%). La religion est omniprésente au Mali. Il est rare de trouver un village sans sa mosquée. Mais des cérémonies animistes, pourtant interdites par l'islam orthodoxe, persistent encore dans quelques villages majoritairement musulmans.
L'un des lieux célèbres du christianisme au Mali est la ville de Kita dans la région de Kayes (1re région) où se trouve la cathédrale Notre Dame de Kita où a lieu le pèlerinage catholique annuel au Mali.
Ethnies
La population du Mali est divisée en plusieurs ethnies. Les peuples nomades et semi-sédentaires se trouvent au nord. Les Maures, les Kountas et les Touaregs se partagent environ 10 % de la population. Les premiers sont traditionnellement spécialisés dans le commerce de la gomme arabique tandis que les seconds et les troisièmes sont éleveurs-nomades; ils se déplacent en permanence à la recherche de pâturages frais pour leur bétail.
Plus au sud, on trouve les Bambaras (28%) qui représentent le groupe majoritaire, autour de la capitale Bamako, ainsi que les Malinkés qui leur sont apparentés et les Soninkés, les Peuls, les Sénoufos, les Bwas, les Bozos, les Dogons les Songhai.
Média
Icône de détail Article détaillé : Média au Mali.
Les médias au Mali sont constitués par la presse écrite (en français et quelques journaux en langues nationales), par la radio de proximité, par la télévision, ainsi que par plusieurs services liés (satellite, câble, internet).
Les journaux sont concentrés dans la capitale Bamako ou dans les grandes villes régionales. Le réseau des radios libres croit à grande vitesse et atteignent la grande majorité de la population en diffusant des émissions dans les langues locales. L'accès à internet se développe tant au niveau de l'extension des infrastructures, de la réduction des coûts et de la familiarisation des usagers aux outils les plus courants. On note plusieurs collaborations de sites internet avec des journaux, des radios et des télécentres communautaires.
Musique
La diversité de la musique malienne met en valeur la diversité culturelle du Mali. On peut ainsi trouver différents styles musicaux comme les chansons de chasseur, la musique du wassolou, les griots, etc. La musique Dogon est bien souvent oubliée dans ce patrimoine très riche. Cette musique Dogon est diverse et variée. Elle est étroitement associée aux différents rites: mariages, funérailles, etc. La jeune chanteuse malienne Déné Issébéré est l'emblème de cette culture musicale Dogon aussi bien au Mali qu'en dehors des frontières maliennes.[7]. En plus d'elle, il y a le célèbre reaggaman Koko Dembélé qui a composé beaucoup de titres en langue dogon. La musique malienne est surtout connue à travers des célébrités comme Amadou et Mariam Bagayogo, le "couple aveugle" qui a chanté " les dimanches à Bamako", Ali Farka le double nominé aux grammy awards, Salif Kéita, Habib Koïte, le jeune Baba salah, Mama Sissoko qui fut même plagié par le célèbre chanteur américain Carlos Santana et dont l'affaire fut porté devant la justice américaine en 2005, Oumou Sangaré, Oumar Koïta qui est naturalisé allemand et bien d'autres.
Culture du Mali
En raison du nombre important d’ethnies vivant au Mali et de l’héritage historique, la culture du Mali est riche et diversifiée, conservant à la fois ses traditions comme l’oralité avec les griots ou l’artisanat et s’ouvrant depuis son indépendance à la littérature, au théâtre, au cinéma et à la photographie.
Les ethnies
Une vingtaine d’ethnies vivent au Mali. Malgré les échanges entre elles au cours de l’histoire, chacune possède une culture spécifique. Les principales ethnies sont :
* les Bambaras
* les Bobo
* les Malinkés
* les Soninkés ou Sarakolés
* les Peuls
* les Dogons
* les Touaregs
* les Sonrhaïs
* les bozos
* les Toucouleurs
* les Sénoufos
* Le Musée national du Mali est un musée archéologique et ethnologique situé à Bamako présentant les objets rituels et les coutumes des différentes ethnies vivant au Mali.
* L'Espace culturel du yaaral et du degal, festivités liées à la traversée du fleuve Niger par les troupeaux des peuls, a été consacré par l'Unesco comme Patrimoine Oral et Immatériel de l’Humanité.
Les festivals
À travers le pays se déroule toute l’année de nombreux festivals mettant à l’honneur les cultures traditionnelles.
* Les Voix de Bamako, un festival d'Arts traditionnels africain né en 2008. Son édition, au palais de la culture Hampate BA se déroule chaque année en janvier, son succés repose sur la gratuité exceptionnelle de ses manifestations.
* Le Festival du désert est une rencontre culturelle touarègue qui se déroule chaque année à Essakane.
* À Markala (15 Km. de Ségou), se déroule tous les deux ans un festival international de masques et de marionnettes.
* Le festival « Tamadacht » organisé en janvier dans la vallée de l'Azawagh par la commune d'Andéramboukane, pour promouvoir la culture des Touaregs.Ce festival réunit des maliens et des nigériens
* Le Festival dansa/diawoura a lieu à Bafoulabé.
* Le festival "Triangle du balafon", consacré à l'instrument de musique traditionnel se déroule chaque année à Sikasso.
* La Biennale artistique et culturelle est un festival qui se déroule tout les deux ans. En 2005, il a eu lieu à Ségou. Le conseil des ministres a décidé d'organiser l'édition 2008 à Kayes. Cette édition, qui devait se déroulé en 2007, a été reporté d'un an en raison des élections présidentielle et législatives.
Les langues
Depuis l’indépendance en 1960, le Mali, ancienne colonie française du Soudan français, le français est la langue officielle. Elle n’est parlée que par une minorité de la population qui préfère s’exprimer dans les différentes langues nationales. Le bambara est la langue la plus parlée au Mali. Les principales autres langues sont le peul, le sénoufo, le soninké, le Sonrhaï et le dogon.
Le français est la langue enseignée à l’école. Depuis les années 90, une expérimentation, appelée « pédagogie convergente » permet aux enfants à l’école fondamentale d’apprendre d’abord à écrire en langue nationale, celle qu’ils parlent naturellement en famille, puis progressivement le français. La pédagogie convergente se généralise actuellement.
L’architecture
Chaque ethnie possède une architecture propre. Tout au long de l’histoire, y compris avec les français pendant la colonisation, les rencontres entre ethnies ont façonnées des villes où les architectures se sont combinées.
Mosquée Sankara à Tombouctou
Quatre sites sont classés au Patrimoine mondiale de l’Unesco : Djenné, Tombouctou, le Tombeau des Askia à Gao et la Falaise de Bandiagara au pays dogon.
Les griots ou « djéli »
Le "djélia", l'art que pratiquent les griots, consiste à raconter des histoires relatives à des familles. Les griots sont présent à chaque grande occasion (mariage, baptême, fêtes religieuse…) c'est pourquoi ils sont très au fait de l'histoire des familles auxquelles ils sont liés. Quand ils sont appelés les griots rappellent donc aux familles leurs passés, celui de leurs ancêtres… de façon élogieuse. L'usage veut que celui à qui le griot fait des éloges lui donne quelque chose (en général de l'argent, des bijoux, des vêtements…) pour honorer les souvenirs évoqués par le griot et montrer que ce dernier est digne des éloges qui lui sont faites.
Les griots sont donc des conteurs véhicules de la tradition orale, très forte au Mali. C'est pourquoi ces personnes sont considérées comme des puits de connaissance, des livres d'histoires vivants. Pour beaucoup les griots sont les ancêtres des rappeurs et donc le "djélia" l'ancêtre du rap. En effet, les griots quand ils font des éloges chantent de manière très spéciale. Leurs paroles sont tels un flux qui suit une instrumentale assez répétitive rythmée par des percussions.
Bakary Soumano, chef des griots du Mali de 1994 à sa mort en 2003, a œuvré pour réhabiliter la fonction de griot.
La parenté à plaisanterie
La parenté à plaisanterie consiste pour deux groupes ayant des relations privilégiés (deux ethnies ou deux clans d’une même ethnie) à s’échanger des paroles qui révèlent les vérités supposées de chacun. Les protagonistes sont obligés d’accepter ces critiques souvent féroces.
La littérature
Pays de tradition orale, le Mali connaît depuis les années 60 plusieurs écrivains qui suivent les traces de Amadou Hampâté Bâ.
Parmi les écrivains contemporains, on peut citer :
* Massa Makan Diabaté
* Alpha Mandé Diarra
* Moussa Konaté
* Ibrahima Aya.
Chaque année, un festival littéraire « Étonnants voyageurs » a lieu à Bamako et dans les principales villes du Mali.
La musique
Les instruments traditionnels comme la kora ou le balafon sont toujours utilisés de nos jours.
De nombreux musiciens maliens sont connus internationalement. On peut citer : Ali Farka Touré, Salif Keïta, Amadou & Mariam, Rokia Traoré,Madina N'Diaye, Idrissa Soumaoro, Aly Keita, Maré Sanogo, Oumou Sangaré, Boubacar Traoré, Cheick Amadou Tidiane Seck, Idrissa Soumaoro, Toumani Diabaté, Ballaké Sissoko, Habib Koité. Plus récemment émergent de nombreux groupes de musique touaregs développant un blues touareg, dont le plus célèbre Tinariwen.
Le Super Rail Band, l'orchestre mythique du buffet de la gare de Bamako, créé en 1970, a profondément influencé la musique malienne contemporaine.
Le cinéma
Quelques réalisateurs maliens :
* Adama Drabo
* Souleymane Cissé
* Kalifa Dienta
* Falaba Issa Traoré
* Cheick Oumar Sissoko
* Abdoulaye Ascofaré
* Assane Kouyaté
* Salif Traoré
La photographie
Les Rencontres africaines de la photographie est une manifestation biannuelle organisée à Bamako (Mali) depuis 1994.
Quelques photographes maliens :
* Malick Sidibé
* Seydou Keïta
* Emmanuel Daou
* Alioune Bâ
* Sidi M. Sidibé
Le théâtre
Dans l’ethnie bambara se pratique une forme de théâtre traditionnel dénommé « kotéba ». Chaque année, après les récoltes, les villageois se réunissent pour une fête où se mêlent les danses, les chants et le théâtre burlesque. À travers des saynètes, on se moque des villageois et de leur travers sans jamais nommer personne afin de ne pas blesser. Le kotéba permet de préserver l’unité du village.
S’inspirant du kotéba, des troupes théâtrales tournent dans les villages afin de faire passer à travers les saynètes des messages concernant la santé (la prévention du sida, la vaccination) ou la protection de l’environnement.
Certains rites sacrés sont fortement liés à l'expression théâtrale, notamment les initiations ainsi que divers événements de la vie (mariage, baptême). La sacralisation permet de donner à l'événement un caractère plus solennel. Le théâtre sacré instruit par la participation plus que par la distraction.
Le théâtre moderne existe aussi, surtout dans les grandes villes. Il souffre du peu de considération sociale pour les "comédiens" et du manque d'adaptation dans les langues locales.
Le théâtre de rue vise à faire le pont entre le théâtre traditionnel populaire et le théâtre moderne, symbolisé par le Festival du Théâtre des Réalités. Il a lieu tous les deux ans (2006 était la huitième édition); il prend de l'ampleur tant par la qualité et le nombre d'événements que par les activités organisés dans différentes régions du Mali et des pays avoisinants. Le « Festival des réalités » a été créé par Adama Traoré, comédien, metteur en scène et professeur d’art dramatique à l’Institut National des Arts de Bamako. Il est également Président de l'association culturelle Acte SEPT[8].(Voir aussi : Bamako)
Parmi les auteurs de théâtres renommés, on peut citer Sada Sissoko, Falaba Issa Traoré et Adama Drabo
Histoire du Mali
Préhistoire
Les premières traces de peuplement humain remontent au Ve millénaire av. J.-C.,on trouve en effet des vestiges néolithiques du Sahara vert dans l´Adrar des Ifoghas. Au IIIe millénaire av. J.-C. les modifications climatiques entraînent un fort afflux des populations berbères vers le nord de l´Afrique. Les populations noires s´installent dans le sud, dans la vallée du Niger. Les premières formes de vie urbaines apparaissent alors au seuil de notre ère à Djenné-Djenno.
L'empire du Ghana
Aussi nommé Ouagadou, il est érigé par les Sarakolés au IVe siècle. Il fonde sa prospérité sur le sel et l'or. L'empire se désagrégera en 1076 suite aux percées des berbères venus islamiser l'Afrique occidentale.
L'Empire du Mali
Fondé au XIe siècle il sera unifié par Sundjata Keïta en 1222 qui proclame la Charte du Manden. À son apogée sous le règne de Mansa Moussa il s'étendait sur une région comprise entre l'océan Atlantique et le Niger. Ce souverain sera célèbre pour les fastes de son pèlerinage à la Mecque. Son armée était composée de 100 000 soldats.
La prospérité de l'empire reposait sur le commerce transsaharien du cuivre, du sel, de l'or et des étoffes. Les caravanes favoriseront également les échanges culturels.
Tombouctou, Gao et Djenné furent les centres économiques et culturels de cette civilisation au centre de l'islam soudano-malien.
L'Empire Songhaï
Fondé par Sonni Ali Ber puis Askia Mohammed, il supplante l'empire du Mali à partir du XVe siècle. Il s'étend alors sur la plus grande partie du Mali actuel. En 1591 l'empire est quasiment entièrement démantelé par les troupes du pacha Djouder en provenance du Maroc. Succéderont une mosaïque de petits États: les royaumes bambaras de Ségou et du Kaarta, l'Empire peul du Macina, l'Empire toucouleur, le Royaume du Kénédougou... La pratique de l'esclavage se développe pendant cette période. Au XIXe siècle les Bambaras qui comme les Dogons ont résisté à l'islamisation sont victimes de la guerre sainte menée par le chef musulman El Hadj Oumar Tall.
La colonisation
En 1864, les troupes françaises de Louis Faidherbe vainquent celles de El Hadj Oumar Tall à Bandiagara.
De 1880 à 1898, Joseph Gallieni entreprend la conquête de la région. La capture de Samory Touré marque la victoire des Français. Le Mali (sous le nom de Haut-Sénégal-Niger) devient, en 1895, une colonie française intégrée à l'Afrique Occidentale Française avec une portion de la Mauritanie, du Burkina Faso et du Niger. Kayes devient son chef-lieu pour laisser la place, en 1907, à Bamako. En 1920, elle est appelée Soudan français. Parmi les différents gouverneurs coloniaux, on peut citer Henri Terrasson de Fougères, qui fut Lieutenant-gouverneur du Haut-Sénégal-Niger en 1920-1922, gouverneur intérimaire en mars 1920, puis à nouveau le 21 août 1921 pour être ensuite nommé Gouverneur du Soudan français du 26 février 1924 à 1931.
L'indépendance
Jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale toute activité politique est interdite dans la colonie. En 1946 le parti indépendantiste du rassemblement démocratique africain (RDA), est crée à Bamako. En 1956 le Soudan français devient une république autonome de la Communauté française.
Le 17 janvier 1959 il forme avec le Sénégal la Fédération du Mali qui proclame son indépendance le 20 juin 1960. Cette fédération éclate quelques mois plus tard et la république du Mali est proclamée le 22 septembre 1960. Le pays devient membre de l'Organisation des Nations unies quelques jours plus tard. Le nationaliste africain Modibo Keïta en est premier président. Le pays entre alors dans la sphère d'influence soviétique.
Le coup d'État
Le mardi 19 novembre 1968, l'échec de la politique économique de Modibo Keïta entraîne un coup d'État militaire qui porte au pouvoir le lieutenant Moussa Traoré. Celui-ci instaure un régime autoritaire qui se révèle incapable de résoudre les problèmes économiques du pays. Le pays est touché par des famines de 1968 à 1974, puis de 1983 à 1985.
Entre 1985 et 1986 le pays entre en guerre avec le Burkina Faso à la suite d'un contentieux territorial concernant la bande d'Agacher. Après plusieurs mois d'émeutes et de rébellion armée, le régime est renversé le 26 mars 1991 par un coup d'État militaire mené par Amadou Toumani Touré.
La démocratisation
Un gouvernement provisoire est mis en place pour organiser la transition. La nouvelle constitution est approuvée par référendum le 14 février 1992. Alpha Oumar Konaré est le vainqueur de des premières élections libres depuis l'indépendance.
En février 1993, Moussa Traoré est condamné à mort (il sera gracié en 1997).
Suite à l'appel au boycott de l'opposition, Konaré est réélu avec 80 % des suffrages exprimés en mai 1997. En mai 2002 le général Amadou Toumani Touré, candidat de l'opposition, est élu au second tour président de la République. En 2007, il est élu dès le premier tour avec plus de 70% des voix.