Pour les enfants,
jouer est une façon de se projeter dans leur futur rôle social.
Traditionnellement, en Afrique, les lance-pierres permettent de
s'exercer à la chasse, les poupées à se préparer à être une future
mère. Mais en Afrique, les mêmes objets sont parfois utilisés par les
adultes. Les "jouets" se chargent alors de valeurs implicites et
deviennent des objets rituels décorés en conséquence. Ils sont alors
destinés à composer avec les esprits de l'au-delà qui sont partout
présents. Il en est ainsi des "poupées" portées par les femmes qui
désirent un enfant. Ces poupées de fertilité sont l'objet de soins
attentifs. Elles sont nourries, lavées, transportées comme de vrais
nourrissons. Ainsi, chez les Mossi, la biga est portée jusqu'à
l'accouchement et elle bénéficie des soins avant même le nouveau-né.
Chez les Yoruba, l'enfant de bois est habité par l'esprit du modèle.
L'ibeji, représentation du jumeau décédé? est aussi l'objet des soins
attentifs de la mère. Elle s'en occupe toute sa vie durant, et les
descendants féminins de la mère qui recevraient l'ibeji en héritage,
continuaient à lui prodiguer des soins. L'enfant reste ainsi au milieu
des siens.
Du
temps de ma jeunesse, je jouais avec des soldats et ma sœur avec une poupée.
Les enfants d’aujourd’hui passent leur temps à exploser, virtuellement mais
avec acharnement, des milliers d’envahisseurs et les filles bêtifient encore
devant leurs poupées Barbie. L’esprit reste le même. Hier aussi en Afrique,
les enfants se préparaient en jouant à leur rôle futur dans la communauté. Les
lance-pierres permettaient de s’exercer à chasser des oiseaux ou de petits
animaux, les poupées à se préparer à être une future mère. Mais en Afrique, les
esprits de l’au-delà sont partout présents et il y a lieu de les respecter. Les
« jouets » se chargent alors de valeurs implicites et deviennent des
objets rituels auxquels les adultes vont porter une attention soutenue. Il en
est ainsi des « poupées » portées par les femmes qui désirent un
enfant. Ces poupées de fertilité sont l’objet de soins attentifs. Ils sont
nourris, lavés, portés comme de vrais nourrissons. L’Ibeji , représentation du
jumeau décédé, est lui aussi l’objet des soins attentifs de la mère. Elle s’en
occupe toute sa vie durant, et les descendants féminins de la mère qui
recevaient l’ibeji en héritage, continuaient à lui prodiguer des soins.
L’enfant reste donc au milieu des siens. L’enfant de bois est habité par
l’esprit du modèle.
Même
s’il s’agit d’objets modestes, ils ont souvent été sculpté avec talent. Pour
leurs créateurs, leur fonction est primordiale et elle reste indépendante de la
qualité de réalisation mais la beauté s’accorde avec le sens et justifie qu’il
soient finalement plus que ce qu’ils paraissent. Pour le regard occidental,
notamment celui du collectionneur, leur qualité esthétique prime leur intérêt
ethnologique. La variété des œuvres qui s’expriment pourtant dans des canons
traditionnels assez stricts est un émerveillement. L’abstraction est largement
mise à contribution. L’importance accordée à certains détails, par exemple la
chevelure, le nombril, les orifices, les seins et l’absence ou la
simplification extrême d’éléments tels que bras et jambes, parfois même le visage, donne à
l’objet un caractère moderniste indéniable.
EXPOSITION: << jeux d'esprits>> janvier 2006- Un regard de collectionneur sur les jouets d'Afrique noire
african art / art africain / primitive art / art primitif / arts
premiers / art gallery / art tribal / tribal art / Afrique / Africa /
l'oeil et la main / galerie d'art premier / achat / vente / expertise /
expert / exposition / exhibition / collection / collectionneur / Paris
/ oeuvre / Verneuil / antiquités / antiquaire / musée / museum / masque
/ mask / statue / sculpture / Agalom / Armand Auxiètre /
www.african-paris.com / www.agalom.com