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La promotion des arts africains


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La promotion des arts africains : survol historique d'un processus
En Occident, l’acquisition d’objets originaires d’Afrique remonte à l’époque de la Renaissance. Les États européens entament alors des expéditions commerciales vers d’autres contrées à la recherche de produits nouveaux.
Le discours sur les objets évolue selon le contexte idéologique et scientifique de l’Occident depuis le XVe siècle jusqu’à nos jours. Les pièces acquises par les Européens dans les sociétés africaines subissent alors 3 phases majeures d’appropriation et d’interprétation : (1) comme curiosité (XVe – XVIIIe siècle), (2) en tant qu’objets ethnographiques ensuite (XIXe siècle) et finalement (3) comme œuvres d’art (à partir du XXe siècle).
LES EUROPÉENS EN AFRIQUE 
Le contexte historique de l’Europe du XVe et du XVIe siècle présente les premières manifestations idéologiques ayant participé à l’installation des colonies sur le continent africain. La montée de la classe bourgeoise dans le système économique lui permet d’imposer ses idées dans le développement des mentalités, principalement par les valeurs du marché économique et du progrès technique, vecteur de richesse. Ainsi, la découverte des autres continents est motivée par la recherche de nouveaux produits.
Les premières expéditions européennes vers le continent africain ont un caractère commercial indéniable et, elles remontent au XVe siècle. Elles ont d’abord lieu sur les côtes et permettent l’établissement de comptoirs. Les premières cartographies de l’Afrique, telle qu’elle est connue alors, datent dès la fin de ce siècle. Les Portugais s’installent sur les rives occidentales africaines aux alentours de 1444. Dinis Diaz, navigateur et explorateur portugais, atteint à cette époque le fleuve Sénégal, lors de son second voyage vers l’Afrique. Certains explorateurs relatent leur voyage, tels que Luys del Marmoldans Description générale de l’Afrique à la fin du XVIe siècle. Pour sa part, Diégo Cao, explorateur portugais du XVe siècle, entre en contact vers 1482-1485 avec les souverains du Congo lors de son premier voyage sur les côtes atlantiques de l’Afrique. Il fait un deuxième voyage en 1485-1486, au cours duquel il atteint la Namibie et remonte le fleuve Congo jusque Matadi (Congo-Kinshasa).
 
Plus tard, le Hollandais Olfret Dapper1propose une compilation importante sur ce continent exploré alors depuis deux siècles dans Description de l’Afrique en 1668.
Toutefois, les territoires intérieurs de l’Afrique sont découverts très tardivement et peu de voyageurs s’y aventurent. En 1795, Mungo-Park, chirurgien et voyageur écossais, est le premier européen à descendre le fleuve Niger2. L’Afrique centrale parcourue par une dense forêt tropicale reste pour sa part longtemps méconnue. Les mythes et légendes à son sujet perdurent même encore longtemps après la pénétration européenne dans ces contrées.
Henry Morton Stanley (1881-1904) décrit dans son livre, Comment j’ai retrouvé Livingstone, ses aventures pour retrouver David Livingstone (1813-1873) en Afrique centrale, à la demande du journal, New York Herald, pour lequel Stanley travaillait. David Livingstone était parti à la recherche des sources du Nil, mais au cours de son voyage, il n’avait plus donné signe de vie. Sa dernière lettre datait du 7 juillet 1868 et le localisait au lac Bangwelu. C’est proche du lac Tanganyika que Stanley retrouve Livingstone, malade et quelque peu dépourvu de vivres. . Ce n’est qu’en 1871 que Stanley parvient à le retrouver
 
LA MODE DES CABINETS DE CURIOSITÉS
C’est à la Renaissance qu’apparaissent en Europe les cabinets de curiosités3. Ce phénomène est lié au développement des voyages, l’essor des sciences et de l’Humanisme. Mais c’est surtout au XVIIIe siècle qu’il prend son essor et toute son importance, en tant que collection particulière et outil pédagogique des connaissances4. Les collections qui les composent suivent quatre thèmes : artificialia ou créés par l’Homme ; naturalia ou issus de la nature mais de formes curieuses ; scientifica ou instruments scientifiques ; exotica ou plantes, animaux et objets exotiques, issus des contrées nouvellement explorées, comme l’Afrique. Nombreux propriétaires de cabinets de curiosités constituent déjà des inventaires et catalogues de leur contenu5. Les objets culturels d’Afrique ne sont pas dissociés des éléments naturels exotiques. Il ne s’agit pas de collections essentiellement d’objets.
La constitution de collections d’objets culturels africains est réellement entreprise à partir du XIXe siècle, parallèlement à la création un peu partout en Europe et aux Etats-Unis des musées ethnographiques. Deux facteurs essentiels sont à l’origine de ce développement : l’essor des sciences anthropologiques et la colonisation.
PRIMITIVISME DANS L’ART
Origine du mouvement
Le Primitivisme est une tendance artistique en art moderne touchant les arts plastiques et la littérature qui prend naissance au XIXe siècle et se poursuit au début du XXe siècle. Elle exprime un refus des valeurs bourgeoises représentées par l’industrialisation galopante et dévastatrice sur les plans sociaux et culturels. En termes artistiques, les canons anciens et officiels sont remis en question, voire rejetés pour favoriser une expressivité intérieure sans passer par l’apprentissage académique. De nombreux artistes se tournent alors vers les sociétés dites « primitives », attirés par leurs manières de vivre, proches de la nature, et par leurs arts. Ils y puisent les conceptions formelles pour interpréter leur sensibilité propre. Ils y voient également l’authenticité et la spontanéité, deux valeurs qui leurs semblent avoir été écartées par le mode de vie bourgeois matérialiste. Les artistes se familiarisent avec les « arts primitifs » dans les musées ethnographiques et auprès des marchands. Vis-à-vis du public occidental, les objets africains passent progressivement de la sphère d’objets ethnographiques à la sphère d’objets artistiques.
Le concept de « Primitivisme » utilisé pour qualifier les cultures africaines (et plus largement les cultures non-européennes, à l’exception de l’Orient) remonte au XIXe siècle et est surtout théorisé par des anthropologues comme Edward B. Taylor6dans Primitive culture : researches into the development of mythology, religion, language, art and costum en 1871. L’auteur analyse les arts et les mentalités pour illustrer le caractère inférieur des populations étudiées. Cette analyse se réfère à une échelle de gradation de l’avancement culturel des populations ; (1) le « sauvage » vivant tel un chasseur-cueilleur, (2) le « barbare » vivant d’agriculture et (3) le « civilisé » est l’homme utilisant l’écriture. Les arts sont définis au développement technique, ne faisant pas usage de machines. Ainsi « primitif » renvoie à « premier », ce qui n’est pas développé ni perfectionné, voire à l’état d’enfance.
 
Quelques artistes
Ici sont présentés brièvement des artistes ayant eu des affinités avec l’art africain et s’en sont inspirés et/ou en ont collectionné. Leur démarche a été déterminante dans la nouvelle orientation prise par l’art européen au début du XXe siècle ; mais également dans l’approche et le regard porté sur les objets culturels originaires d’Afrique. En effet, il faut noter que l’engouement de collectionneurs privés pour ce type d’objets apparaît à cette époque. C’est en quelque sorte un acte fondateur. Remarquons dès à présent que la valeur d’une pièce africaine est rehaussée par son pedigree. Plus celui-ci est prestigieux, plus la pièce possède de valeur. L’ancienneté n’est pas seul critère. C’est donc à partir de cet instant que cette conception se manifeste. Mais nous verrons plus loin dans le chapitre consacré au marché de l’art africain les éléments pertinents qui contribuent à donner de la valeur aux pièces proposées.
 
Guillaume Apollinaire (Rome 1880-1918 Paris) a contribué à donner une vision plus esthétique des objets africains ramenés des colonies et exposés notamment dans les salles du Musée ethnographique du Trocadéro à Paris. Il a écrit divers articles sur le sujet. A partir de 1909-1910, il a également collectionné de nombreux objets africains.
 
André Derain (1880-1954) est un peintre, illustrateur et sculpteur. Il a collectionné des objets africains, sous l’influence de Picasso.
 
Pablo Picasso (Espagne 1881-1973 France) est un des artistes chefs de file du Cubisme au début du XXe siècle. Il s’est fortement inspiré des statues et masques africains dans ses compositions, notamment dans « Les Demoiselles d’Avignon » (1907). Face à cette période d’inspiration africaine (1907-1909), il dira par ironie « L’art nègre ? Connais pas ! ».
 
André Breton (France 1896-1966) est poète et théoricien du mouvement surréaliste. Il a collectionné de nombreux objets d’art dit « primitif ». Il a fait l’apologie des arts dits « primitifs » (Afrique, Océanie, Amériques). Il voyait en l’art un moyen pour les peuples de s’élever.
 
Michel Leiris (France 1901-1990) est un écrivain surréaliste qui a participé à la Mission Dakar-Djibouti de 1931 à 1933 avec Marcel Griaule (1898-1956) en tant qu’étudiant en ethnologie pour effectuer un travail de secrétariat et d’archive. A son retour, il est nommé responsable du Département d’Afrique noire au Musée du Trocadéro à Paris. Il publie L’Afrique fantôme dans le journal Le Minotaure et expose sous forme d’un récit journalier des conditions de travail et du déroulement de la mission en Afrique. Michel Leiris y dénonce aussi les pratiques de collecte d’objets et la fragilité des cultures rencontrées lors de son voyage.
 
Influences sur le regard porté sur les objets africains
Les artistes et collectionneurs trouvent dans les arts africains une inspiration et une émotion sans forcément s’interroger sur l’identité culturelle et le contexte d‘origine des pièces rencontrées. Peu d’entre eux cherchent à comprendre et connaître. L’essentiel réside dans l’émotion suscitée et la projection de fantasmes (fétichisme, etc). Toutefois, cet engouement fait naître, pour d’autres, un regard plus scrutateur, s’il on peut dire, sur l’aspect formel des objets et sur leur contexte de fabrication.
A partir de cette époque, les objets africains sont analysés et présentés suivant deux perceptions qui s’opposent ; l’une, ethnologique et l’autre, esthétique. Cette dernière envisage surtout les créations plastiques comme les masques et la statuaire. Ainsi, l’étude des arts africains s’est focalisée à ses débuts sur la sculpture figurative, suivant les canons d’appréciation européens. Rappelons que le discours sur l’art est apparu à la Renaissance7et s’est développé au XVIIIe siècle, et les auteurs sur ce sujet ont énoncé des principes et théories qui ont été érigés comme fondement d’étude et d’observation en histoire de l’art. En outre, même si l’aspect esthétique des objets est analysé en priorité ici, l’héritage conceptuel est aussi issu des théories anthropologiques, comme l’usage de termes tels que « tribu », « culture », « aire géographique ». Les populations africaines et leurs productions culturelles sont alors envisagées sous un angle a-historique, hors de l’histoire, n’ayant jamais évolué et étant figé dans le cadre de la tribu.
Remarquons également que cette approche esthétique des arts africains est nourrie – et nourrit elle-même – par le marché des objets dits « primitifs » qui démarre dans les années 1920. Marchands et collectionneurs sont alors de plus en plus nombreux en Europe et aux Etats-Unis.
Cet essor du marché de l’art dit « primitif » atteint son point culminant dans le courant des années 1960. Des initiatives de musées d’art modernes en Europe et aux Etats – Unis, pendant les années 1950 et 1960, mettent à l’honneur l’art africain. Toutefois, il faut noter que la première exposition d’art africain présentant les objets en tant qu’œuvres d’art a lieu en 1914 à la Robert Coady’s Washington Square Gallery, aux Etats–Unis. Par la suite, le Museum of Modern Art de New York présente l’exposition « African Negro Art » en 1935, en pleine période Art Déco.
 
1 Olfret Dapper ne s’est jamais rendu en Afrique. Il effectue une synthèse de divers documents issus de disciplines différentes (politique, géographie, économie, études de mœurs, médecine). Ce document constitue une source pour la recherche africaniste.
2 Son voyage est relaté dans son ouvrage, Voyage dans l’intérieur de l’Afrique entrepris … dans les années 1795, 1796, 1797 par Mungo-Park.
3 C’est à cette époque que sont créés les meubles confectionnés dans des matériaux précieux comme l’ébène et l’ivoire, dont le modèle provient de la forme du coffre maure. Ces cabinets sont confectionnés par des artisans flamands et les commandes proviennent de toute l’Europe. Ils se composent de multiples tiroirs et espaces secrets et sont garnis de motifs antiques et raffinés. Ils servent dès cette période à héberger des objets de curiosité.
4 Cet essor est d’ailleurs lié au développement des ventes aux enchères de collections particulières. C’est au XVIIIe siècle que sont créées les grandes salles de ventes Sotheby’s et Christie’s.
5 Le goût des cabinets de curiosités est remis au goût du jour par les galeristes, notamment au sein des Foires internationales d’antiquaires, comme à Maastricht. Georg Laue, galeriste à Munich, remarque que « depuis cinq à sept ans, de plus en plus de privés s’y intéressent » (Azimi 2006, 24).
6 Edward Burnett Tylor (1832-1917) est un anthropologue anglais, représentant de l’école évolutionniste, basant ses observations et théories sur les thèses de Charles Darwin. Il est également à l’origine de l’usage courant en anthropologie des concepts de « culture » et d’« animisme » (Religion in Primitive Culture).
7 Vasari, Vite.
Par Coryse Mwape 


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