On
doit à Alexandre Brongniart, directeur de la manufacture de Sèvres de
1800 à 1847, la théorie de la céramique, qu'il a publiée en 1841-1844
dans son Traité des Arts céramiques, ou des Poteries, considérées dans
leur Histoire, leur Pratique et leur Théorie. Le premier, il a classé
les céramiques en fonction de la porosité / imperméabilité de leur pâte.
Céramique
(keramos, argile en grec). Terme générique ayant trait à l'ensemble des
objets fabriqués en terre et ayant subi, au cours d'une cuisson à
température plus ou moins élevée, une transformation physico-chimique
irréversible leur conférant une dureté caractéristique.
Pâtes ouvertes (=poreuses) :
- Terre cuite ou poterie.
- Terre cuite à glaçure plombifère.
- Faïence stannifère.
- Faïence fine.
- Pâte siliceuse.
Pâtes fermées (=imperméables) :
- Grès.
- Porcelaine tendre.
- Porcelaine dure.
- Verre.
- Arcopal.
- Produits siliceux modernes.
Terre
cuite : céramique à pâte ouverte, de nature argileuse, dont la couleur
varie en fonction de sa composition. Les terres rouges sont
ferrugineuses, les terres blanches peuvent contenir du calcaire, de la
silice, du kaolin, en proportions variables. Fabrication par modelage,
montage au colombin (long boudin de terre enroulé sur lui-même),
tournage, moulage. Cuisson vers 800-900°C.
Terre
cuite à glaçure plombifère (=poterie vernissée) : céramique à pâte
ouverte, contenant environ 80% d'argile et 20% de silice (dégraissant),
recouverte d'un enduit vitreux, donc imperméable, à base de silice
(sable pulvérisé) ; la silice ne fond que vers 1700°C, il faut donc lui
ajouter un fondant, de l'oxyde de plomb. Cet enduit est naturellement
incolore, et on l'appelle " vernis ". Les historiens de l'art
l'appellent souvent " glaçure ", de l'allemand glazur.
Fabrication.
- Préparation de la terre, lavée, mise à décanter dans les bassins, pressée.
-
Façonnage classique. Des éléments comme les prises, les becs etc.
peuvent être ajoutés et collés à la barbotine, constituée par la terre
de façonnage délayée dans l'eau.
-
Parfois, pose d'un engobe, fine couche de terre ; il peut être d'une
autre couleur que la terre de façonnage à des fins décoratives.
- Décoration par enlèvement de terre (ajourage, décor gravé à la pointe…), par ajout de terre (éléments collés à la barbotine…).
-
Pose de la glaçure, par trempage le plus souvent. Elle est
naturellement incolore, mais peut avoir été colorée à l'aide d'oxydes
métalliques (cobalt pour le bleu, fer pour tons ocres, manganèse pour
violet, cuivre pour le vert).
Faïence
à émail stannifère : céramique à pâte ouverte, à glaçure plombifère
opacifiée et blanchie grâce à la présence d'oxyde d'étain.
Techniquement, la terre vernissée et la faïence appartiennent à la même
catégorie céramique des pâtes poreuses, mais leur aspect est totalement
différent, ce qui induit des techniques de décor totalement différentes
: désormais la peinture, sur fond blanc, est reine.
Fabrication.
- Préparation de la pâte : idem.
- Façonnage : idem.
- Cuisson de dégourdi, vers 500°C, afin de sécher la pâte parfaitement.
- Emaillage, par trempage.
Décor de grand feu.
-
A l'aide d'un poncif, le peintre dispose son décor, puis l'exécute sur
le fond blanc et absorbant comme du buvard que constitue l'émail cru, à
l'aide d'oxydes métalliques (plus de détails en cours).
-
Puis a lieu la cuisson de grand feu, c'est-à-dire une cuisson autour de
900°C qui cuit à la fois la terre, l'émail et le décor. Aucune retouche
n'est possible. La cuisson dure environ une semaine, le temps de monter
la température, de la stabiliser puis de refroidir lentement le four.
Décor de petit feu.
- Cuisson vers 900°C de la terre et de l'émail. On obtient ainsi une pièce blanche que l'on peut utiliser telle quelle.
-
Sur cette surface blanche, à l'aide d'un poncif, le peintre dispose son
décor, puis il le peint à l'aide d'oxydes métalliques plus nombreux
puisque la pièce n'aura plus à subir une cuisson à haute température.
Il même un fondant à ces couleurs, qui leur permet d'adhérer à l'émail
en le faisant fondre légèrement à la cuisson.
L'usage
d'une cuisson au petit feu se reconnaît à la palette plus variée que
celle du grand feu, comportant notamment le rose obtenu à partir d'un
précipité de chlorure d'or (l'or ne supporte jamais de cuisson
supérieure à 750°C).
Après une cuisson à 750°C, la pièce est terminée.
-
Les faïences à décor de reflets métalliques sont également des faïences
dont le décor a été cuit au petit feu. Après la cuisson de la pièce en
blanc, on peint le décor à l'aide d'un mélange d'oxyde métallique broyé
(argent pour reflets jaunes, cuivre pour reflets rouges cuivrés), mêlé
à un acide tels du vinaigre ou de l'urine et à une terre ferrugineuse
finement broyée. La cuisson a lieu dans un four dans lequel on envoie
de la fumée, à savoir du carbone qui se fixe à l'oxygène de l'oxyde
métallique ; le métal reste alors fixé sur la faïence.
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Armand Auxiètre / www.african-paris.com / www.agalom.com