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Les Dogons sont un peuple du Mali, en Afrique de l'Ouest. Leur population totale au Mali est estimée à 700 000 personnes[1]. Ils occupent la région, nommée Pays Dogon, qui va de la falaise de Bandiagara au sud-ouest de la boucle du Niger. Quelques Dogons sont installés dans le nord du Burkina Faso, d'autres se sont installés en Côte d'Ivoire.
Les Dogons sont avant tout des cultivateurs (essentiellement du mil) et des forgerons. Ils sont réputés pour leur cosmogonie et leurs sculptures. La langue parlée par les Dogons est le dogon qui regroupe plusieurs dialectes. Il existe aussi une langue secrète, le sigi so, langue réservée à la société des masques. Les Dogons sont liés avec l’ethnie des Bozos par la parenté à plaisanterie. Dogons et Bozos se moquent réciproquement, mais parallèlement se doivent assistance.
Sommaire
Histoire
Les Dogons seraient venus du Mandé, région située au sud-ouest du Mali au XIVe siècle pour éviter l'islamisation.[2]), le plateau (région de Sangha) et la plaine.[3] Ils se seraient installés à Kani Bonzon avant de se disperser sur trois sites que sont la Falaise de Bandiagara (site mis en 2003 sur la liste mondiale du patrimoine de l'UNESCO. Cette falaise était alors habitée par les Tellem, portant aussi le nom de kurumba. D'après les Dogons, les Bana ont précédé les Tellem. Même s'ils ont longtemps subi la domination des divers peuples ayant créé de grands empires ou royaumes, les Dogons ont toujours su conserver leur indépendance à cause de la difficulté d'accès à leurs territoires montagneux isolés. Les Dogons luttèrent farouchement contre les Mossis à l'époque de l'empire sonhrai, puis contre les Peuls à partir du XVIIe siècle. Les Dogons et les Soninkés sont très liés, les Dogons étaient parfois influencés culturellement et linguistiquement par les Soninkés dont certains se sont mélangés aux Dogons lors de leur grande dispersion après la chute de l'empire du Ghana.
Traditionnellement, les hommes dogons sont en général vêtus d'un boubou ou d'une tunique ouverte sur les côtés, et d'un pantalon tissé de trois bandes de chaque côté des cuisses. Les vêtements de couleur marron, ocre, jaune sont préférés. Les Dogons portent le chapeau conique, mais plus souvent encore le bonnet, surtout chez les hommes âgés. Autrefois les hommes portaient les cheveux très longs et frisés. Sur le haut de la tête un cimier était fait avec les cheveux. Quand les cheveux étaient jugés trop courts, on y ajoutait des éléments. Généralement les cheveux sont rasés vers l'âge de 45 ans. Une ceinture de cauris encercle la tête. Des bracelets de cuivre ou d'argent sont portés au bras, ainsi que des bagues au doigt. Les talismans sont très utilisés. On y ajoute des poils de queue d'éléphant pour la force.
Les femmes dogons portent le pagne et le boubou féminin. Les coiffures sont très riches et variées. Elles sont en forme de casque, avec de longue mèches tressées sur les côtés, un nœud de cheveux sur la nuque et le cimier sur le haut du crâne. À la coiffure sont ajoutés des perles ainsi que des bijoux d'or ou d'argent. Les oreilles sont percées et de nombreuses boucles d'or y sont fixées en forme de cercle. Vers l'âge de trois ans un anneau est fixé à la lèvre inférieure pour le premier stade d'initiation à la parole, puis trois anneaux au nez entre 10 et 12 ans, celui du milieu en cuivre pour attirer les bonnes paroles et les autres en aluminium pour chasser les mauvaises. Les pierres précieuses sont aussi utilisées pour les parures. On n'observe ni scarification ni tatouage.
Religion
Originellement, ils sont animistes. Bien qu’ayant fui pour éviter l’islamisation (les guerriers peuls les appelaient les « Habés » — païens), la majorité des Dogons sont aujourd’hui musulmans même si les pratiques animistes sont encore bien présentes. Une minorité est chrétienne.
Marcel Griaule, ethnologue a étudié les Dogons. En 1946, il a eu des entretiens avec Ogotemmêli[4], un ancien chasseur devenu aveugle suite à un accident et ayant mis à profit l'inactivité due à son handicap pour approfondir ses connaissances traditionnelles. À partir de ces entretiens, il a publié plusieurs livres, dont le célèbre Dieu d'eau sur la cosmogonie dogon.
Les Dogons croient en un dieu unique, Amma. Il créa la terre et en fit son épouse qui lui donna un fils, Yurugu ou le « Renard pâle »[5]. C’était un être imparfait qui ne connaissait que la première parole, la langue secrète sigi so. La terre donna ensuite à Amma un couple d'enfant jumeaux appelés Nommo. Ceux-ci étaient à la fois mâle et femelle. Maîtres de la parole, ils l’enseignèrent aux huit premiers ancêtres des hommes, quatre couples de jumeaux, nés d'un couple façonné dans l'argile par Amma.
La légende de Sirius
Si le « Dieu d'eau » est une interprétation inconsciente de la cosmogonie dogon, c'est à Robert KG Temple, auteur lié aux mouvements ésotériques que nous devons la description courante de la cosmogonie dogon dans son ouvrage The Sirius Mystery (1976)[6] :
Les Dogons considèrent que l’origine du monde vient d’une étoile nommée Digitaria, voisine de Sirius (appelée Sigui tolo). Ce serait la plus petite et la plus lourde des étoiles et contiendrait le germe de toute chose. Cette étoile serait Sirius B, une naine blanche, effectivement une étoile très dense et très lourde mais celle-ci ne fut découverte qu'en 1844 par Friedrich Wilhelm Bessel et Alvan Clark qui calculèrent que sa révolution autour de Sirius était d’environ 50 ans. 60 ans est la durée entre deux cérémonies du Sigui, la principale cérémonie des Dogons.
De plus, selon la cosmogonie dogon, Sirius aurait un deuxième satellite[7], ou plutôt une étoile compagnon, mais il fallut attendre 1995 pour que Jean-Louis Duvent et Daniel Benest, astronomes à l’observatoire de Nice, guidés par des irrégularités apparentes du mouvement de Sirius, soupçonnent l'existence d'une naine rouge hypothétique. À ce jour, l'existence d'une éventuelle Sirius C n'a pas été confirmée[8].
Dans ce même ouvrage, Robert KG Temple n'hésite pas à affirmer que les Dogons tiennent leur savoir ancestral des suites de la visite chez eux d'extraterrestres amphibiens venus de Sirius.
Une équipe conduite par un ethnologue belge, Walter Van Beek, passa une dizaine d'années chez les Dogons à partir de 1991. Elle conclut n'avoir trouvé aucune trace d'une tradition autour de Sirius dans la cosmogonie dogon telle que l'avait décrite Marcel Griaule et Robert KG Temple .
Il n'en reste pas moins vrai que la cosmogonie dogon intègre des faits astronomiques non observables à l'œil nu :
* les quatre gros satellites de Jupiter
* les anneaux de Saturne
* Neith, le satellite de Vénus. Or ce dernier qui n'existe pas a pourtant été validé pendant deux siècles par la communauté astronomique (sa pseudo-découverte remonte à 1645). Cette erreur astronomique pourrait laisser penser que les Dogons auraient été visités entre le XVIIe siècle et le XIXe siècle par un érudit qui leur aurait alors transmis une partie du savoir astronomique européen de l'époque et aurait eu une influence non négligeable dans la réécriture de leur cosmogonie .
Culture
La majorité de pratique en matière de Dogon une religion animiste, y compris l'esprit héréditaire Nommo, avec ses festivals et une mythologie dans lesquels Sirius joue une part importante. Une part croissante des Dogons s'est converti à l'islam, et une minorité au christianisme[10]. Le disque de Dogon leur ascendance par un système patrilinéaire. Chaque communauté de Dogon, ou le famille élargi, est dirigée par un aîné masculin. Ce chef en chef est le fils vivant le plus âgé de l'ancêtre de la branche locale de la famille. Selon la base de données de NECEP, dans des mariages polygynous de ce système patrilinéaire, avec jusqu'à quatre épouses peut se produire. La plupart des hommes, cependant, ont seulement une épouse, et il est rare pour qu'un homme ait plus de deux épouses. Formellement, les épouses joignent seulement leur husband' ; ménage des après la naissance de leur premier enfant. Les femmes peuvent laisser leurs maris tôt dans leur mariage, avant la naissance de leur premier enfant. Avoir ensuite des enfants, divorce est une question rare et sérieuse, et il exige la participation de tout le village. Une famille élargie peut compter jusqu'à cent personnes et s'appelle le guinna. Hogon Le Dogon sont fortement orientés vers l'harmonie, qui est reflétée dans plusieurs de leurs rituels. Par exemple, dans un de leurs rituels plus importants, les femmes félicitent les hommes, les hommes remercient les femmes, la jeune appréciation exprès pour le vieux, et les vieux identifient les contributions des jeunes. Un autre exemple est la coutume des salutations raffinées toutes les fois qu'un Dogon rencontre des autres. Cette coutume est répétée à plusieurs reprises, dans tout un village de Dogon, toute la journée. Pendant un rituel de salutation, la personne qui est entrée le contact répond à une série de questions au sujet de sa famille entière, de la personne qui était déjà là. Invariablement, la réponse est sewa, ainsi il signifie que tout est très bien. Alors le Dogon qui a écrit le contact répète le rituel, demandant au résidant comment sa famille entière est. En raison du mot le sewa est tellement généralement répété dans tout un village de Dogon, les peuples voisins ont doublé le Dogon les personnes de sewa. Le Hogon est le leader spirituel du village. Il est élu entre les hommes les plus âgés des familles agrandies du village. Après que son élection il doive suivre une période de six mois de déclenchement, l'où il n'est pas permis de raser ou Washington. Il porte les vêtements blancs et personne n'est permis de le toucher. Un jeune vierge qui n'a pas encore eu sa période prend soin de lui, nettoie la maison et prépare ses repas. Elle revient à sa maison la nuit. Une mosquée et un minaret de boue Après son déclenchement, il portera un capot rouge. Il a un brassard avec une perle sacrée qui symbolise sa fonction. La vierge est remplacée par une de ses épouses, mais elle revient également à sa maison la nuit. Le Hogon doit seul vivre dans sa maison. Le Dogon croient que le serpent sacré Lébé vient pendant la nuit pour le nettoyer et pour transférer la sagesse. Le Dogon maintiennent un mode agricole de la subsistance, et cultivent le millet perlé, le sorgho et le riz, aussi bien que les oignons, le tabac, les arachides, et quelques autres légumes. Marcel Griaule a stimulé la construction d'un barrage près de Sangha et a incité le Dogon pour cultiver des oignons. L'économie de la région de Sangha doublée depuis lors et ses oignons sont vendus jusque le marché de Bamako et même de la Côte d'Ivoire. Ils élèvent également des moutons, des chèvres et des poulets. Le grain est stocké dans les greniers.
Société et rites religieux [modifier]
Le togouna du village de Endé au pays Dogon.
Sculpture dogon en bois, probablement une figure ancestrale, XVIIe-XVIIIe siècle, Pavillon des Sessions
La shônan communement appelé "togouna" (ou case à palabres), est une construction présente dans chaque village, sous laquelle les hommes du village, et plus particulièrement les anciens, se réunissent pour parler des affaires du village. Sa taille basse oblige les hommes à s’asseoir et interdit l’emportement (en se levant brusquement, on se cogne le crâne). Elle est constituée de huit piliers en bois sur lesquels reposent jusqu'à huit couches de chaume. Le nombre 8 fait référence au nombre des premiers ancêtres dogons. Des symboles dogons sont sculptés sur les piliers.
Le rite funéraire se déroule en trois temps :
* Lors du décès, un enterrement est organisé. Le corps du défunt est lavé avant d'être déposé à l'air libre dans les failles des falaises qui servent de cimetière. Son âme reste dans le village.
* Quelques mois plus tard, sont organisées des funérailles qui permettent à la famille et aux proches de rendre un hommage au défunt. Son âme quitte alors la maison familiale mais continue d’errer dans les alentours.
* Le troisième temps est le dama. Cette cérémonie est collective et concerne toutes les personnes décédées au cours des années précédentes (le dama est organisé tous les 3 à 5 ans). Les âmes sont appelées à rejoindre les ancêtres. Au cours de la cérémonie qui dure trois jours, les différents masques sont sortis et défilent et dansent dans le village. Cette cérémonie marque la fin du deuil.
Les cérémonies du Sigui ont lieu, chez les Dogons, tous les soixante ans. Elles se déroulent sur sept ans. Les prochaines auront lieu en 2027). Il s’agit d’un important rituel de régénération. Elles commémorent la révélation de la parole orale aux hommes, ainsi que la mort et les funérailles du premier ancêtre. Jean Rouch a réalisé plusieurs films lors des dernières fêtes entre 1967 et 1974.
La « société des masques » appelée Awa dirige les danses masquées organisées lors des différentes cérémonies. La société comprend tous les hommes. Les garçons y entrent après la circoncision. Les femmes ne sont pas admises dans cette société, sauf celles nées l'année du sigui.
Le hogon est le chef religieux du village dogon. Il est le prêtre du culte du lébé (Lébé Seru est le premier ancêtre Dogon qui, enterré au pays du Mandé, ressuscita sous forme de serpent). C'est le plus vieil homme du village qui devient hogon. Certains interdits lui sont prescrits. Il n’a plus le droit d’avoir un contact physique avec personne, il ne doit plus sortir de sa maison...
La société dogon est patrilinéaire, mais la famille maternelle l'emporte sur les enfants. En effet, tout Dogon de retour au pays doit obligatoirement passer dans sa famille maternelle avant de rendre visite à ses parents paternels. Les descendants d’un ancêtre commun font partie d’une ginna qui regroupe tous les adultes hommes, leurs femmes et leurs enfants. La ginna inclut également les maisons de famille et les champs leur appartenant. Le chef, le ginna bana, est l’homme le plus âgé.
Il n'y a pas de castes chez les Dogons, la société est égalitaire. Les forgerons sont endogames. Les hossobé sont les bannis, les impurs. Deviennent hossobé tous ceux qui ont trahi le clan auquel ils appartiennent. Les jeunes gens se retrouvent dans les classes d'âge, chaque classe construisant sa maison décorée avec les symboles de son groupe. C'est là qu'ils se retrouvent, le plus souvent la nuit, pour pratiquer leurs rites, les festivités.
Architecture [modifier]
Village de Banani, la Togouna est visible au centre de l'image.
L'architecture dogon est spécifique. La plupart des villages sont implantés dans la falaise, et accessibles uniquement par des chemins escarpés qui empruntent les failles du plateau.
Village dogon construit au flanc de la falaise.
La case traditionnelle est organisée autour d'une cour, chaque femme ayant son grenier auquel le mari n'a pas accès. Le grenier du mari sert à conserver le mil, le grenier des femmes sert, lui, à conserver les condiments et différents objets. Les greniers sont clairement identifiables par leur toiture en seko (paille), celui du mari étant en général, le plus important.
Il existe différentes sortes de greniers (appelés gôh) d'architecture spécifique, et ayant une attribution et une symbolique particulière :
* le gôh Karï, divisé en trois parties, est obligatoirement la propriété d'un homme.
* le gôh nân, plus grand, qui peut appartenir à un homme ou une femme, est construit sur deux étages, et divisé en quatre compartiments par étage. Il sert à la conservation des céréales (mil, sorgho, fonio). Il sert aussi de coffre fort et renferme alors des objets précieux.
* le gôh Anan qui est le plus grand et fait d'un seul bloc, est sous la responsabilité du chef de lignage. Il renferme les récoltes des champs collectifs (Anan signifiant village). Il est descellé uniquement lors de sécheresses, ou pour la cérémonie du Dama.
* le gôh Pôron, un grenier castré, est sous la responsabilité du chef de lignage. Il présente un petit muret central.
Musique
La musique dogon est étroitement associée aux différents rites : mariages, funérailles, etc. La jeune chanteuse malienne Déné Issébéré est l'emblème de cette culture musicale au Mali et à l'étranger[11].
Danses
Très codifiées, les danses dogons expriment la formation du monde, l'organisation du système solaire, le culte des divinités ou les mystères de la mort. La plus spectaculaire s'exécute sur des échasses appelées "touterelles".
La table du renard [modifier]
Table du renard (près de Sangha)
La "Table" sert d'instrument de divination. La personne qui a des problèmes, va trouver le "devin" pour qu'il lui prédise l'avenir ou lui donne quelques conseils. A l'écart du village en fin d'après-midi, le devin, suite aux explications du client, trace un grand rectangle divisé en plusieurs cases, dont chacune reçoit différents signes et petits bâtons plantés dans le sol. Ensuite le devin demande au client de lancer sur cette "table" une poignée de cacahuettes, puis tous deux quittent les lieux jusqu'au lendemain matin. Pendant la nuit un renard (ou Chacal), vient manger les cacahuettes en piétinant la "table". Le matin, le devin revient avec son client, et interprète les traces laissées par le renard, et en fonction de celles-ci et des bâtons renversés lui prédit l'avenir.
Mode de vie [modifier]
Séchage des boulettes d'oignon sur la falaise de Bandiagara
Les Dogons sont avant tout des cultivateurs, de petit mil, de sorgho et de riz, ainsi que d'oignons et de quelques autres légumes peu exigeants en eau. Le mil, qu'ils entreposent dans des greniers, est la base de leur alimentation, mais la culture de l'oignon (qui représente près d'un tiers des surfaces cultivables de la falaise) est essentielle à leur économie, puisqu'ils sont exportés dans les villes des alentours et servent de monnaie d'échange avec les autres ethnies (par exemple pour l'achat de poissons aux Bozos). Ils élèvent aussi du petit bétail, surtout des moutons et des poulets. Les bovins et les ovins sont confiés aux Peuls vivant plus bas, en plaine. Les Dogons pratiquent aussi l'apiculture.
Grenier à grain
Traditionnellement les dogons sont aussi des forgerons réputés. Une étude récente[12] a mis en évidence la production de fer et d'outils en fer forgé du temps des Tellems au VIe siècle, production devenue quasi industrielle du XIVe siècle au XIXe siècle à l'époque Dogon. Il apparaît que diverses techniques de récupération du fer, à partir du minerai trouvé en divers endroits de la falaise de Bandiagara, aient été mises au point dans différents villages parfois séparés de quelques dizaines de kilomètres[12]. Cette production, déjà avérée sur le site de la falaise pendant plus de mille trois cents ans (à raison d'environ 15 tonnes estimées par an), permet de mieux comprendre le statut particulier et respecté des forgerons dans la société dogon, ainsi que les échanges commerciaux que pratiquaient les Dogons.
Le tissage du coton est l’affaire des hommes. Les tisserands installent leur métier à tisser sur la voie publique.
Dans les villages, le marché a lieu tous les 5 jours, ce qui correspond à la semaine dogon.
La lutte traditionnelle est très pratiquée par les garçons et les jeunes hommes. Des tournois réguliers sont organisés entre quartiers et entre villages.
Le tourisme
Le pays dogon est devenu la première région touristique du Mali et de l’Afrique de l’ouest, en raison de ses attractions majeures : l'exceptionnalité du site naturel et de sa richesse culturelle
S’il constitue une source importante de revenus pour les villageois, et bénéficie dans l'ensemble grandement au peuple dogon, il ne va pas sans poser problèmes. Des enfants deviennent des mendiants, certains jeunes quittent l’école pour devenir guides sans aucune formation.
L'énigme de Sirius
Les Dogons connaissaient le satellite(B) de l'étoile de la Constellation du Grand Chien, non visible à l'oeil nu , avant sa découverte par les astronomes en 1920! Les dessins des sanctuaires représentent la trajectoire de l'étoile la plus brillante du firmament. Ils pensent même qu'il existe un 2ème satellite(C) qui ferait de Sirius un astre triple. Jupiter, Saturne, les signes du zodiaque n'ont pas de secret pour les initiés de la falaise de Bandiagara.. La pleine lune du fait de la latitude faible est très basse sur l'horizon et illumine la nuit d'une clarté éblouissante. Pas étonnant que les premiers hommes impressionnés par ce phare céleste, aient été tentés de l'adorer comme une divinité; de lui rendre hommage pour s'en attirer les bonnes grâces.
Pour les Dogons , les astres sont nés dans l'Arche du Nommo et Sirius (Sigi Tolo) est l'étoile de la naissance du monde. C'est pourquoi une grande fête , dénommée Sigi est célébrée tous les 60 ans (Jean Rouch a filmé celle de 1967; la prochaine est pour 2027). Or la durée de révolution de Sigi Tolo est de 60 ans. Peut-on établir un lien?
Le signal du Sigi est donné par une lueur rouge qui apparaît à l'est. Alors:
un à trois hommes par villages sont initiés dans une langue secrète aux rites et aux interdits;
des sacrifices ont lieu: un chien est égorgé;
la hiérarchie sociale est renouvelée.
La « Géante rouge » devenue « Naine blanche »
Voici 4-5000 ans , Sirius était une magnifique étoile double car Sirius B brillait intensément et on pouvait l'observer à l'oeil nu. Arrivée au terme de sa vie d'étoile, B est passée au stade de « géante rouge » avant de devenir un satellite inobservable : « une Naine blanche ». A diffuse un vif éclat solitaire, plutôt bleu. Les 2 étoiles reprenant les mêmes positions relatives tous les 50 ans , déclenchent alors un phénomène lumineux: l'éclat des 2 astres varie. Cela est propre à susciter l'imagination des peuples. Le souvenir du rougeoiement grandiose offert par la Géante semble s'être perpétué dans des siècles et des siècles...La fête dogon du Sigi conserve la trace de cette évolution d'astres situés à 8,6 années-lumière!
Comme dans l'Egypte des pharaons
L'origine des Dogons est controversée: cette similitude accrédite la piste égypytienne. Sothis, nom donné à Sirius en Egypte antique, masquée pendant quelques semaines par le soleil, réapparaissait au moment de la crue du Nil. De là à faire de Sothis une déesse bienfaitrice, il n'y avait qu'un pas. Ce lever héliaque , spectacle grandiose marquait chez les pharaons le 1er jour de l'année partagée en 3 saisons: inondations, semailles, moissons. Ce culte toujours vivant dans le peuple de la falaise a une longévité exceptionnelle.
Pérennité des connaissances en astronomie, transmission du savoir entre initiés marquent aujourd'hui encore la vie culturelle et sociale du côté de Bandiagara.
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Situé dans la partie orientale du Mali, et mordant sur le nord ouest du Burkina Faso, le pays Dogon constitue un vaste territoire dont les frontières s’étendent sur près de mille kilomètres. A l’ouest en deça de la plaine alluviale, dépendant du complexe fluvial Niger-Bani, se déploie sur quelques quatre vingt kilomètres un plateau de grés primaire, que l’érosion éolienne a transformé en un paysage souvent chaotique particulièrement aride en saison sèche, lorsque entre février et juin souffle l’harmattan et que la température s’élève à 45°C.
Les nombreuses fractures de la roches quelques fois profondes ont permis néanmoins l’aménagement sur le fond schisteux des crevasses de surface cultivables, irriguées par l’infiltration à travers le grés de l’eau des rivières, qui courent temporairement en surface. Cette région du plateau s’interrompt en surplomb de la plaine Seno-Gondo, par une falaise escarpée, longue de deux cent soixante kilomètres environ orientée vers le nord est jusqu'à Doucentza puis vers l’est jusqu’à Hombori. Entaillée de failles horizontales, criblées d’une multitude de niches et de grottes, à certains endroits rompues par le départ, de hauts couloirs qui pénètrent le plateau sa paroi, se dresse au dessus, d’une masse d’éboulis, rocheux. Sur ces derniers parfois à l’abri d’auvents ou de plates formes, saillantes sont juchées greniers et sanctuaires habitations et jardinets en terrasse. Entre le pied encombré de la falaise et le cordon lunaire de la plaine une bande de terre arable bénéficie outre des effets des précipitations de l’hivernage de l’eau qui ruisselle ou jaillit en cascade, du rebord et du flanc de la falaise. Au-delà sur une profondeur d’une centaine de kilomètres s’étend vers le sud est de la plaine sableuse.
En raison de la superficie restreinte des terrains cultivables, de la faible épaisseur de l’humus des conditions climatiques souvent défavorables, l’agriculture en pays Dogon, réclame de ceux qui s’y adonnent savoir-faire maitrise des techniques et organisation du travail précisément définie. Mil Sorgho Fonio Riz Maïs qui sont a la base de l’alimentation sont cultivés au cours des 4 mois de la saison des pluies de la mi-juin à la mi-octobre. Le surplus des cultures maraîchères (oignons, tomate, oseille, haricots, piments ) ainsi que celui de la production de coton de chanvre de tabac sont échangés sur les marchés de la région contre de la viande, du poisson séché, du sel, du café, et quelques articles manufacturé.
Les produits de la pêche et de la chasse, ne constituent aujourd’hui qu’un appoint épisodique, de nourriture. Enfin, si les Dogon, ne se livrent pas à l’élevage, des bovins, ils entretiennent un petit cheptel de caprins et d’Ovins, laissés souvent au soin des jeunes garçons. A ceux –ci s’ajoutent quant aux animaux domestiques de leur environnement , entre autres volailles, tortues de terre , quelques ânes et plus rarement des chevaux.
La production artisanale d’objets nécessaires, à la vie de tous les jours apparait comme une activité sexuellement différenciée. Ainsi la poterie, le cardage, et le filage du coton, la teinturerie sont ils des pratiques spécifiquement féminines, alors que le tissage et la vannerie sont exclusivement masculins. Les artisans spécialisés dans le travail des métaux du bois et du cuir, relèvent es groupes sociaux, sont le statut ne se confond pas avec celui des agriculteurs. La construction ou la restauration des édifices ne requiert pas l’intervention de véritables spécialistes bien que la compétence reconnue de certains villageois tels ceux originaires d’Amani par exemple, puisse être sollicitée dans les localités des alentours.
Les Dogon sont au nombre approximatif de 500000. à la veille de l’indépendance du Mali, sur les 694 agglomérations, qu’ils y occupent , 570 comportaient moins de 500 habitants et 6 seulement plus de 2000. l’appartenance à la culture Dogon, ne se définit pas par l’usage d’une langue strictement identique qui serait pratiquée sur l’ensemble du territoire. L’existence de près de 20 parlers, lexicalement différents rend parfois nécessaire le recours a une langue véhiculaire, telle que le Peul, entre des interlocuteurs Dogons, venant de régions éloignées les unes des autres. Par ailleurs le pays Dogon ne se caractérise pas non plus par une occupation ethniquement homogène. Si dans la région de Bandiagara les Dogon, constituent plus de 80% de la population, dans celle de Doucentza ils ne sont plus que 25% non seulement ils entretiennent sur les zones limitrophes des relations souvent étroites avec les Bozo, Bamana, Bwaba, Soninke, Mossi et Songye mais encore au cœur même du pays ils vivent parfois en symbiose avec leur voisins immédiats tels les Peul et les Saman, jadis leurs ennemis.
L’identité sociale d’un individu se définit d’abord par la famille étendue, patrilinéaire et patri locale à laquelle il se rattache. Cette grande famille exogame qui comporte tous les descendants en ligne masculine d’un ancêtre commun est placée sous l’autorité du plus vieil homme de la génération la plus ancienne des descendants du fondateur du village. Au sein du village, chaque ginna occupe un quartier dont le centre est la maison du doyen, de la parentèle. Cette demeure qui fut celle en principe du fondateur comporte souvent en façade une succession de niches qui évoquent les huit ancêtres primordiaux des Dogon, et partie de leur descendance locale. Résidence du patriarche elle est également le sanctuaire où sont rendus les cultes voués notamment aux mânes des ancêtres familiaux. Leur préposé qui est le Ginna, bana entre autres activités rituelles y accomplit divers libations et sacrifices sur les poteries funéraires substitut des ancêtres et ce afin de maintenir l’harmonie entre vivants et morts. Par ailleurs le patriarche aidé d’un conseil des anciens administre les biens, sacrés et profanes qui sont la propriété collective et indivise de tous les membres du lignage. A proximité de la Ginna se trouvent les habitations ordinaires ginu sala, autels et sanctuaires, jardins et greniers et surplombant la place principale du village le grand abri togu na, le plus souvent un par quartier. Sous un toit fait de tiges, de mil bottelés supportés par des piliers de pierre sèches ou par des pilastres de bois sculptés se réunissent là les hommes vieux et jeunes afin en ce lieu de paroles sages de débattre des affaires de tout ordre intéressant la communauté. Au-delà du village parfois très éloignées s’étendent les aires de culture, propriété de divers lignages.
A cette identité familiale s’en ajoute une autre, de type clanique. En effet les membres de la même famille étendue comme ceux de lignage différents, peuvent relever d’un même groupe d’appartenance qui se réfère d’un ancêtre totémique, commun, le babinu, lequel est dit être en correspondance avec tell ou telle partie du corps qui fut morcelé du père des hommes , Nommo, lors de son sacrifice. Le prêtre desservant du culte totémique , le binukediné médiateur entre l »humanité et les puissances surnaturelles, a la charge d’un sanctuaire qui peut être érigé dans la cour du Ginna. A l’intérieur de l’édifice, ont lieu des sacrifices réguliers sur les autels et autre objets rituels parmi lesquels les statuettes anthropomorphes et zoomorphes. La façade est ornée de bas reliefs et de peinture et le fronton comporte un ou plusieurs crochets de fer destinés à attirer au profit du clan et de ses membres les forces qui favoriseront la fertilité des sols et la fécondité des humains.
Il est encore une autre collectivité plus vaste que le clan à laquelle la plupart des Dogons déclarent dépendre : l’une ou l’autre de ces quatre tribus initiales, qui naguère , au terme d’un long périple, se constituèrent sur les marches du pays qu’elles allaient séparément occuper : les Ono et les Domno devaient s’établir dans la plaine, les Dyon, sur le plateau et les Arou le long de la falaise,. Mais cette répartition, s’est trouvée au cours du temps modifiée en raison des migrations secondaires aujourd’hui les tribus, de l’origine se mêlent sur un même territoire.
Néanmoins c’est au sein d’instances qui procèdent de cette configuration tribale que sont nommés les plus hauts dignitaires religieux les Hogons, ces derniers accordent présence a celui d’entre eux qui résident à Arou près d’Ibi, lequel est considéré colle chef spirituel suprême non seulement des Arou mais aussi de tous les Dogon. Quelque soit l’étendue de la région sur laquelle il exerce son autorité religieuse chaque Hogon est l’officiant majeur des cultes rendus au lébé. Cette entité des plus importante est celle de la renaissance cyclique de la terre nourricière de la germination de la croissance des espèce végétales. Par la médiation de prêtres totémiques le Hogon préside à l’ensemble des rites agraires sa demeure est aussi le sanctuaire dans lequel il officie pour l’obtention des pluies fertilisantes. L’autel du lébé qui en est le cœur est fait pour une part cette terre dite métamorphose apporté du Mandé et qui fut divisée entre les 4 tribus avant qu’elles ne se dispersent.
Deux grands rites le Dama et le Sigi, souvent décrits pour leur caractère spectaculaire contribuent a affermir les liens de solidarité entre les membres de la communauté inter-villageoise, pour le premier a fédérer les villages d’une même région pour le second.
Le Dama célébré tous les deux ou trois ans, en fonction des décès survenus, durant la période antérieure constitue l’ultime phase du rituel funéraire : la levée du deuil ; étant considérée comme la remise en ordre des forces spirituelles , errantes , libérées en quelques sortes par le surgissement de la mort. Ainsi cette cérémonie vise t elle d’une part par la médiation des masques, à capter et à canaliser une puissance mortifère en maraude jugée dangereuse pour la communauté villageoise tout entière , et d’autres part, à engager le processus de transformations des défunts en ancêtres. Autrefois le Dama pouvait durer six jours pleins, et dans quelques agglomérations requérir l’intervention de quelques 200 à 300 danseurs masqués. Aujourd’hui encore bien que beaucoup moins nombreux ces derniers, par leur comportement chorégraphique, par les personnages et les idées multiples auxquels renvoient personnages et costumes , et surtout visages de bois ou de fibre, réactualisent les épisodes successifs de la création de l’univers et de l’histoire de l’humanité depuis la vibration initiale de la matière provoquée, par le démiurge et que simulent par le brusque tournoiement de leur buste les porteurs de masques a croix potencée jusqu’à l’évocation de la société contemporaine que miment par exemple les masques du policier du maitre d’école coranique voire de l’ethnographe.
Cette représentation du système du monde en ordre et en mouvement est semble t il pensé comme un leurre destiné à séduire la puissance occulte de la mort, afin de tenter d’en déjouer les effets les plus néfastes.
Les adolescents circoncis, et les adultes jusqu’à 45 ans qui exhibent ainsi les masques relèvent tous, de l’awa, association qui outre l’organisation des dama du village , se charge des cultes à l’ancêtre mythique, dyongu seru, qui fut dit on le premier des hommes à mourir. Support permanent des principes spirituels de cet ancêtre, le « grand masque » un haut mat qui peut atteindre 10 mètres est taillé , consacré et exposé, hors de son antre lorsque tous les 60 ans le temps du Sigi est enfin venu.
Chaque village où se déroulera l’une des sept phases, de ce rite itinérant parti obligatoirement du massif de Yougo fêtera alors le renouvellement du monde. , simultanément, commémoration de l’apparition de la mort parmi les hommes et révélation de la parole, de résurrection. Dans l’abri où sont déposés depuis le tout premier passage du rite ambulatoire, la série successive des masques jusqu’à celui nouvellement taillé, les futurs dignitaires de l’awa, auront été initié à la langue secrète en laquelle seront proférées les incantations, propre a ce rite.
Devant le masque de la nouvelle génération, les hommes vêtus et parés de manière différentes selon les villages, qui se transmettent le Sigi, défileront et boiront la bière communielle assis sur leur crosse-siège, dont les deux branches en Y rappellent l’immolation bras levés du Nommo avant sa résurrection. Seule femme à participer à cette cérémonie dignitaire elle aussi de la société des masques la Yasigine, tient dans la main, une louche en calebasse réplique de celle qui lors du Sigi initial permis aux hommes de boire les paroles de la renaissance.
La découverte en 1931 dans l’abri des grands masque du village d’Ibi d’une série de neuf lames devait permettre à Marcel Griaule de fixer approximativement au début du Xv la date probable de la tenue en ce lieu du premier Sigi et par extrapolation l’époque vraisemblable d’installation des Dogon fdans cette région de la falaise. Nombre de spécialistes s’accordent aujourd’hui pour admettre a partir d’autres témoignages d’ordre archéologique que ce serait en effet au Xvque les Dogon au terme d’une migration relativement longue aurait occupé progressivement le territoire, -plaine falaise et plateau- où ils vivent actuellement. Néanmoins certains considèrent comme tardive cette période généralement retenue et avancent d’un siècle, ou deux cet important épisode historique.
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Evalués a quelques cinq cents mille les Dogon du Mali sont un des peuples les mieux connus d’Afrique occidentale grâce aux nombreuses études que leur rituel et leur art ont suscité depuis la fin du XIX siècle et surtout depuis les années 30.
Ils occupent le rebord d’un plateau rocheux aride qui s’incline en pente douce au nord ouest vers la plaine marécageuse du Niger, et qui au sud est de Bandiagara a Doucentza surplombe en une ligne de falaises abruptes les plaines sableuses du Seno, vers le Burkina Faso et le pays Mossi.
C’est sans doute au début, du XV sous le règne de l’empereur du Mali Kango Manso Moussa , que les Dogon qui disent venir du Mandé mais restèrent longtemps réfractaires à l’islam, auraient atteint les falaises de Bandiagara. Leur histoire orale nous apprend qu’ils ne sont pas les premiers habitants du pays où ils vivent actuellement ; les mythes légendes et traditions perpétuent le souvenir de leur prédécesseurs. Les premiers d’entre eux auraient été de petits hommes rouges , les Andoumboulou qui furent progressivement délogés par les Tellem. Ceux-ci seraient apparentés a une population vivant actuellement au Burkina Faso dans le Yatenga septentrional les Kurumba.
Les Dogon descendraient de 4 familles ; qui auraient peuplés durant les premières années du XV l’actuel pays Dogon après avoir fui leur région d’origine, ils chassèrent les Tellem qui abandonnèrent dans les grottes de la falaise aménagées en habitations, greniers, cimetières, sanctuaire un matériel cultuel et funéraire comportant entre autres objets , des statuettes. A la suite d’éboulements ces objets restèrent pendant des siècles d’accès difficile, les Dogon tenaient ces lieux pour des endroits sacrés et ne s’y aventuraient jamais. Il semble pourtant que depuis fort longtemps ils aient intégrés des statues Tellem, a leurs cultes, notamment celui des ancêtres. Il est de ce fait souvent difficile de distinguer celle-ci des statues dont les auteurs furent des artistes Dogon. Une brève introduction à la cosmogonie dogon nous aidera ainsi que l’étude des serrures et des portes de greniers, appartenant au musée de l’homme, à interpréter l’iconographie des serrures étudiées ici.
Les Dogon ont une conception du monde empirique leur mythologie tend à la découverte des lois qui régissent l’ordre du monde mis en place par le dieu Amma. Regroupant plusieurs clans le village Dogon est sous l’autorité du conseil des anciens, et de plusieurs chefs religieux, dont le Hogon responsable du culte du Lébé, le serpent mythique, le prêtre totémique et le chef de famille.
L’antagonisme primordial
La cosmogonie Dogon repose avant toute chose sur l’opposition entre les jumeaux Nommo et Yourougou , symbolisant respectivement l’ordre et de désordre , la vie et la mort, la lumière et l’ombre. Amma le dieu suprême cree l’univers en forme de placenta, l’œuf du monde, et le féconde en y plaçant les embryons de ces jumeaux androgynes.
YOUROUGOU et l’apparition du désordre
Au cours de la gestation Yourougou, un des jumeaux, se révolte et sort seul de l’œuf contre al volonté de son père Amma pour descendre dans l’espace en arrachant un morceau de son placenta qui devint la terre. Il commet un acte incestueux en la pénétrant à la recherche de son principe femelle et en y semant une graine volée à Amma. Tout ce désordre introduit l’impureté et la mort dans l’univers. Pour Punition, Amma le prive de son principe femelle et le transforme en un petit renard, sauvage te nocturne le Yourougou.
Amma et la volonté de rétablissement
Afin de rétablir l’ordre du monde, et d epurifier l’univers Amma sacrifie son autre fils, Nommo pour que de son sang naissent les astres , la faune et la flore. Amma souhaite hiérarchiser ces éléments de vie créés afin de lutter contre Yourougou, il ressuscite Nommo, qui engendre lui-même quatre couples de jumeaux, dont les mâles Amma serou, Binou serou, Lébé sérou, et Dyongou sérou (sérou = témoin de ) Ils sont les ancêtres de l’humanité. A l’aide d’une arche de terre pure, Amma fait descendre tous les éléments de vie créés, Nommo, et ses enfants avec tous les animaux et végétaux sur la terre impure, de Yourougou, l’arche se brise, au contact du sol et forme le premier champ cultivé, c’est la naissance de l’agriculture qui va alors purifier la terre. Le monde so’rganise en fonction des éléments contenus dans l’arche , une société se crée et co-existe avec la présence perturbatrice de Yourougou.
Cultes et organisation religieuse de la société
Les ancêtres organisent la société , ils instituent le mariage en échangeant leurs sœurs jumelles, inaugurent les 4 cultes célébrés encore aujourd’hui et sont à l’origine de grandes tribus, qui portent le nom de leur descendance : Dyon, Ono, Arou, Dommo
L’ainé Amma Sérou, est représenté dans la société actuelle par le patriarche de la grande famille indivise. Il est gardien de l’autel des ancêtres, et procède au rituel qui garantit de bonne relations entre les morts et les vivants.
Le représentant de Binou Sérou, est responsable du culte d’ancêtre totémique, associés à la pluie, à des espèces animales, et végétales mais surtout a une partie du corps de Nommo sacrifié. Ce culte est célébré dans les sanctuaires dont les façades sont ornées de signes et de blasons. Lébé Sérou est associé à la terre et à la végétation, il est à l’origine du culte du serpent, Lébé dont est responsable le Hogon, sorte de prêtre, Cette fonction sacerdotale la plus élevée, revient au plus vieil homme du village, son autorité était autrefois politique il était garant de la justice et de l’ordre, aujourd’hui elle n’est guère que religieuse, associé au prêtre totémique le Hogon, préside les cérémonies agraires.
Le quatrième ancêtre Dyongou Sérou, premier des guérisseurs, n’a pas le même statut que ses frères il fut le premier mort humain , il est associé au désordre et au Renard pâle, sa mort est commémorée par une cérémonie, le Sigi, qui a lieu tous les soixante et dure huit ans, la prochaine devrait avoir lieu en 2027.
OUVRIR OU FERMER
ouvrir ou fermer ? symbolisme de la porte et de la serrure
l'etude du symbolisme de la porte et de la serure nous oblige a nous interroger d'abord sur la signification des notions d'ouverture et de fermeture, et sur les résonnances qu'elles font naitre dans un esprit Dogon. en effet avant de jouer un rôle décoratif, porte et serrure ont un rôle fonctionnel : elles ferment une ouverture et ouvrent un espace clos. c'est à partir de ces notions, qu'il faut essayer de comprendre l'interprétation donnée par les Dogon de la forme de ces objets.
En Dogon comme dans d'autres langues africaines, les termes exprimant les notions d'ouvrir et fermer, relèvent d'une racine unique, dont le sens premier est fermer et qui affecté d'un affixe de dérivation marquant l'action ou le mouvement, en sens contraire, signifie ouvrir. on a donc Pine "fermer par obturation" et Pinele "ouvrir". Une seconde racine Daga, signifie "fermer a clef" et dagala "ouvrir avec une clef il s'agit donc d'un même concept de base seul le sens dans le quel est opéré le mouvement introduit une différence.
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LE FORGERON
la place et le rôle du forgeron, sont essentiels pour la société Dogon, il nous a paru important de présenter une synthèse sur ce personnage qui ne peut se comprendre hors du contexte du mythe fondateur,
le forgeron n'est pas uniquement l'artisan habile qui travaille le fer et le bois, dont les serrures. il occupe une place de premier plan comme héros-civilisateur dès l'origine de la création du monde par Amma, Dieu unique, omniscient, omniprésent et éternel.
le forgeron dans la cosmogonie
Amma pour remédier au désordre causé par la désobéissance de Ogo, envoya sur la terre, une arche transportant le Nommo mâle ressucité, maître du verbe, et de l'eau, l'arche contenait également les animaux, et végétaux qui devaient occuper toute la terre. après la descente de l'arche, la terre dessechée par l'inceste d'Ogo, reçut la pluie bienfaisante, source de vie et de fécondité : une première mare accueillit le Nommo ressucité. c'est alors qu'Amma créa d'autres êtres qui descendirent sur terre isolément, : avec la jumelle de Nommo, il envoya ainsi le forgeron, "dyemme na, le grand sac" fait du cordon ombilical resté accroché au placenta de Nommo sacrifié et du sang qui en avait coulé. le forgeron est donc le jumeau du Nommo, purificateur son représentant sur terre. les forgerons sont ainsi parfois appelés Serem, témoins du Nommo. cette gémélité se traduit par des expressions, qui les associent au sang, dont ils sont faits, "le Nommo et le forgeron, sont du sang rouge comme une boule resplendissante" Nommo et forgeron sont jumeaux, tous deux sont rouge comme le cuivre. sa desecente coincide, avec l'arrivée de la pluie et l'invention, de l'agriculture, par les hommes. selon la croyance populaire, comme le Nommo lui même, les forgerons possèdent le pouvoir de se transformer, a leur gré en toutes sortes d'être vivants animaux et végétaux. comme le relate Germaine Dieterlen, dans son analyse, des invocations dites "Nom d'Amma " le Hogon salue le forgeron mythique par la formule consacrée, "foule serrée maître des Dogons " l'artisan ayant été dès son impact sur la terre entouré de tous les hommes, qui se serrèrent autour de lui pour recevoir les graines de céréales.
le forgeron appartient au monde terrestre, par son activité indispensable a l'agriculture, car c'est lui qui façonne les outils, nécessaire a un peuple d'agriculteurs, mais il est aussi un familier du monde souterrain, (celui de la mort) travaillant les métaux, issus du ventre de la terre mère. par son art et sa technique il a la maitrise des 4 éléments, associés au 4 premiers, ancêtres humains : le feu de la forge, la terre qui donne les métaux, l'air qui attise le feu et l'eau où il trempe le fer rouge.
LE FORGERON DS LA SOCIETE DOGON
le forgeron est tout à la fois admiré, méprisé, craint et respecté, on retroive là une des constantes, de la société Dogon, où les contraires sont toujours associés. comme le tisserand, le cordonnier et le griot c'est un homme de caste qui appartient à la catégorie sociale dite des hommes blancs. Il vit à l'écart du village ou ds un quartier réservé, il n'a pas le droit de cultiver la terre mais au moment des récoltes il reçoit sa part, en compensation de son travail , il peut désormais etre payé aussi en argent selon un tarif qu'il a fixé.
même si le forgeron exerce un métier indispensable à la vie du village son occupation n'est pas considéré comme aussi noble, que l'agriculture. il occupe une position ambigüe vis a vis, des agriculteurs qui lui marquent un certain mépris tout en lui manifestant du respect pour son rôle dans la communauté, et pour son art indispensable à la confection des outils agricoles et au travail du bois (serrure, statues et parfois masques) aussi la parole du forgeron est elle toujours polie, onctueuse et conciliante, il a la langue douce disent les Dogon.
il existe deux catégories de forgeron : les forgerons Jemene, qui matrisent toute la filière depuis l'extraction et la réduction des métaux jusqu'à la forge. ils sont appelés grand forgeron, et se situent depuis la frontière du Yatenga dans le centre et ne nord de la plaine du Séno. le long de la falaise, sur le plateau et à l'ouest du Séno sont les forgerons Irim, selon Marcel Griaule il descendraient des captifs de Jemene, les Irims sont principalement des fabricants