Les
45000 Baga, vivent le long de la côte de Guinée Bissau, dans des villages
divisés en deux et quatre quartiers, eux-mêmes subdivisés en 5 et 6 clans. La
tradition voudrait que chaque village, soit dirigé par les plus anciens membres
de chaque clan qui se réunissaient en secret. De nos jours ce système a été
remplacé par un maire élu pour chaque village.
Les
Baga vénèrent un dieu unique appelé Kanu assisté par un esprit masculin,
Somtup, et un esprit féminin A-bol. Un esprit souvent représenté par un
serpent, veille sur les grades inférieurs de la société To-Lom responsable des
rites d’initiations.
Les
premières sculptures Baga apparurent en Occident durant les années 50 ;
l’impact de l’islamisation, et l’abandon des rites et croyances traditionnels,
permirent aux marchands occidentaux de pouvoir exporter les masques cimiers et
statues Baga. De nos jours les Baga essaient de restaurer leur culture avec
l’aide de leurs anciens, ils recréent cérémonies et festivités qui rythmaient
leur vie traditionnelle.
Masques :
Le
masque Baga le plus connu est appelé Nimba, c’est un masque d’épaule supporté
par 4 piliers, il possède de larges seins, une grosse tête avec des oreilles
semi-circulaires, un menton et un nez pointu. Il apparaissait lors des mariages,
des naissances, des cérémonies liées aux récoltes et plus généralement dans les
cérémonies liées aux évènements joyeux. Deux styles de masques Nimba ont été
identifiés, le premier le plus connu en occident a un visage concave, tandis
que le second présente un visage convexe.
Le
cimier appelé : Ziringen wonde , était porté par des danseurs durant les
cérémonies marquant la fin des périodes d’initiation des filles, et lors des
veillées funéraires. Il symbolise une jeune mariée et se présente sous la forme
d’un panneau frontal supporté par deux piliers et un long cou annelé, soutenant
une petite tête. Comme dans le cas du masque Nimba , des seins, de taille
exagérée sont présents et représente une allégorie de la fertilité et de la
naissance.
Il
existe d’autres cimiers Baga qui se présente sous la forme de serpent, il
représente un esprit protecteur et peuvent mesurer jusqu’à 260 mètres. Ils ont
une forme ondulée caractéristique, une décoration polychrome et souvent des
yeux dans lesquels sont insérées des plaques de verre. Durant les cérémonies
auxquelles les clans de chaque quartier participent ils sont portés
verticalement par des danseurs à l’aide d’un support eb bois léger.
D’autres
petits cimiers représentant le même esprit, étaient portés durant les cérémonies
célébrant la fin de l’initiation des adultes ou pendant les fêtes accompagnant
le début de la période des récoltes. Ces cimiers ont une base cônique
supportant un long cou placé sous une tête horizontale au menton pointu.
Les
cimiers représentant des chimpanzés ou des oiseaux symbolisent les qualités
inhérentes à ces animaux.
Les
Baga utilisent encore un cimier dit Banda, celui-ci de taille importante
présente un amalgame de détails anthropomorphes et zoomorphes, il a la forme
d’un visage humain allongé avec les mâchoires d’un crocodiles, les cornes d’une
antilope, le corps d’un serpent et la queue d’un caméléon, il mesure entre 120
et 200 cm et de nos jours et portés durant les festivités non religieuses.
Traditionnellement il apparaissait lors de cérémonies apotropaïques, et à la
fin de la période d’initiation des hommes.
Le
cimier appelé Tonkongba, est par erreur souvent attribué, aux Landouman, peuple
voisin, des Baga. Il se retrouve en effet dans toute la région du nord du
territoire géré par les Baga. Il peut être posé devant l’autel de chaque clan,
ou apparaitre durant des cérémonies, comportant des sacrifices, par exemple des
funérailles. Le porteur du Cimier Tonkongba détient un pouvoir de divination,
il a donc la possibilité de savoir et de proclamer les bonnes et les mauvaises
nouvelles, en occident ce cimier est décrit comme représentant une tête
stylisée de dauphin, au museau triangulaire, une tête globulaire surmonté par
deux paires de cornes, étant supposée symboliser la queue du dauphin.
Un
type peu courant de masques est probablement lié à la société féminine Menda,
il se présente comme une tête au visage allongé, au menton pointu, et haut
front arrondi.
Statues :
Jusqu’à présent deux types de statues ont été identifiés.
Le premier représente l’esprit serpent, et se retrouve surtout dans la partie
nord du territoire Baga, ce type de statue est placé sur l’autel de chaque
clan, gardé par l’homme le plus ancien de la famille. Il a une base circulaire,
supportant une grande tête au menton, ressemblant à un bec d’oiseau, il est
relativement similaire, au cimier homonyme, mais sa stylisation est plus
exagérée.
Le deuxième type de statue représente un homme ou une
femme dont la tête est similaire à celle figurat sur les masques d’épaules,
nimba, ces statues sont probablement antérieures aux masques d’épaules mais
malheureusement leurs fonctions nous sont inconnues
D’après L’art tribal d’Afrique Noire, Jean-baptiste
Bacquart