LES GRANDES EXPOSITIONS COLONIALES :
Les expositions coloniales furent organisées au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle dans les pays européens. Elles avaient pour but de montrer aux habitants de la Métropole les différentes facettes des colonies.
Les expositions coloniales donnaient lieu à des reconstitutions spectaculaires des environnements naturels et des monuments d'Afrique, d'Asie ou d'Océanie.
La mise en situation d'habitants des colonies, souvent déplacés de force, les fera qualifier dans les années 2000 de zoos humains.
La France compte alors 41,8 millions d'habitants et son Empire colonial, second derrière celui du Royaume-Uni, 67 823 000 personnes pour une superficie de 12 356 637 km².
1866 : Exposition Intercoloniale de Melbourne (Intercolonial Exhibition of Australasia)
1870 : Exposition Intercoloniale de Sydney (Intercolonial Exhibition)
1875 : Exposition Intercoloniale de Melbourne (Victorian Intercolonial Exhibition)
1876 : Exposition Intercoloniale de Brisbane (Intercolonial Exhibition)
1883 : Exposition Internationale et Coloniale d'Amsterdam (Internationale Koloniale en Untvoerhandel Tentoonsellung)
1886 : Exposition Coloniale et Indienne de Londres (Colonial and Indian Exhibition)
1894 : Exposition Internationale et Coloniale de Lyon. Elle vit l'assassinat du président de la République Sadi Carnot.
1894 : Exposition Insulaire et Coloniale de Porto (Exposição Insular e Colonial Portuguesa)
1898 : Exposition internationale et coloniale de Rochefort-sur-Mer
1902 : Indo China Exposition Française et Internationale de Hanoï
1902 : Exposition Internationale et Coloniale des Etats-Unis de New York (United States, Colonial and International Exposition), jamais tenue
1906 : Exposition coloniale de Marseille, du 15 avril au 15 novembre. Elle fut initiée et dirigée par Jules Charles-Roux. Elle attira 1 800 000 visiteurs venus visiter une cinquantaine de palais et de pavillons.
1907 : Exposition coloniale de Paris. Elle se tint au Jardin Tropical de Paris dans le Bois de Vincennes. 2 millions de visiteurs défilèrent devant les villages reconstitués.
1908 : Exposition Franco-Britannique de Londres (Franco-British Exhibition)
1911 : Festival de l'Empire de Londres (Festival of Empire)
1914 : Exposition Coloniale de Semarang (Koloniale Tentoonstelling)
1921 : Exposition Internationale du Caoutchouc et Autres Produits Tropicaux de Londres (International Exhibition of Rubber and Other Tropical Products)
1922 : Exposition nationale coloniale de Marseille, d'avril à novembre
1924 : Exposition de l'Empire Britannique de Wembley, Londres (British Empire Exhibition)
1930 : Exposition Internationale Coloniale, Maritime et d'Art flamand d'Anvers
1931 : Exposition Coloniale Internationale de Paris. Ouverture de l'exposition le 6 mai 1931, Porte de Vincennes. Elle accueillit 34 millions de visiteurs et dura 6 mois.
1936 : Exposition de l'Empire de Johannesbourg (Empire Exhibition)
1938 : Exposition de l'Empire de Glasgow (Empire Exhibition)
1939 : Exposition Coloniale Allemand de Dresde (Deutsche Kolonial Ausstellung)
1940 : Exposition du Monde Portugais de Lisbonne (Exposição do Mundo Português)
1948 : Foire coloniale de Bruxelles
1907 :
Souvent oubliée, l’exposition coloniale de 1907 dont l’ambition se limitait aux colonies françaises a été organisé au bois de Vincennes, en lisière de la commune de Nogent-sur-Marne. Le lieu même de cette petite exposition organisée par la Société Française de Colonisation, est resté intact, et l’on peut encore se promener à travers quelques pavillons de 1907, même si certain ont subi les outrages irrémédiables du temps et de la tempête de 1998.
De mai à octobre 1907, l’organisation de l’Exposition coloniale transforme le site. Cinq villages avec leurs habitants sont reconstitués : villages indochinois, malgache, congolais, ferme soudanaise et campement touareg. Le jardin est à peu près divisé en deux parties : l’Asie et l’Afrique Des pavillons accueillent des expositions de produits coloniaux : tapis, café, chocolat, thé à déguster sur place. L’Exposition accueille près de 2 millions de visiteurs en 6 mois.
1931 :
L'Exposition coloniale internationale de 1931 est organisée à la Porte Dorée à Paris, sur le site du bois de Vincennes. Sa direction est confiée au maréchal Hubert Lyautey. Elle doit représenter ce qui a été rapporté en France lors des colonisations de l'Afrique noire, de Madagascar, de l'Afrique du Nord, de l'Indochine, de la Syrie et du Liban.
L'Exposition est inaugurée le 6 mai 1931 par Paul Reynaud, Gaston Doumergue, le gouverneur des colonies faisant office de secrétaire général Léon Geismar, et le maréchal Lyautey.
Elle se veut le reflet de la puissance coloniale de la France, ainsi qu'un outil économique au service des industriels métropolitains et coloniaux.
Pour l'Exposition, on construit à l'est de Paris dans le 12e arrondissement, autour du lac Daumesnil, dans le bois de Vincennes, un ensemble de monuments représentatifs des colonies. Cet ensemble s'étend sur 110 hectares et son entrée principale est située à la Porte Dorée.
Vue générale de l'avenue des ColoniesToutes les colonies françaises, ainsi que les pays sous protectorats français, sont représentées :
Afrique équatoriale française
Afrique occidentale française
Algérie française
Cameroun et Togo
Côte française des Somalis
États du Levant (Syrie, État du Grand Liban, Territoire des Alaouites)
Guadeloupe
Guyane
Indes françaises
Indochine française
Madagascar
Maroc
Martinique
Monument des Forces d'Outremer
Nouvelle-Calédonie
Établissements français de l'Océanie
Réunion
Saint-Pierre-et-Miquelon
Tunisie
Pavillon des Pays-BasDes pays étrangers sont représentés :
Belgique
Danemark
États-Unis d'Amérique
Italie
Royaume-Uni
Pays-Bas
Portugal
Les Églises sont représentées avec les pavillons des Missions catholiques et des Missions protestantes.
La Cité des Informations et le Palais de la Section MétropolitaineUn ensemble de bâtiments généraux complétent cette exposition :
La Cité des Informations
La Section métropolitaine
Le musée des Colonies et son aquarium tropical
Le jardin zoologique
La Section des Attractions (parc des Attractions, îles des Attractions)
les pavillons africains :
Cette section présente sur 4 hectares les bâtiments suivants :
- Le Palais de l'Afrique Occidentale Française, siège du gouvernement général de l'AOF, construit en terre séchée, d'après la technique soudanaise. Le centre de ce palais est constitué d'une tour de 45 mètres de haut.
- Un village soudanais
- Un village indigène sur le lac
- Un restaurant gastronomique au bord d'un petit lac.
.La section du Cameroun et du Togo est composée de reproduction de cases de chefs et d'indigènes Bamoun, au Cameroun.
Le plus grand pavillon présente les ressources du pays.
Les autres pavillons sont attribués aux œuvres sociales, à l'enseignement, à la chasse, au tourisme, à l'artisanat.
Le Musée des colonies
Musée permanent des ColoniesLe musée permanent des colonies se présente sous la forme d'un bâtiment de 88 mètres de long sur 60 de large. Sa façade est ornée d'un grand bas-relief dû au sculpteur Alfred Janniot, qui retrace l'histoire économique des colonies. Sa réalisation a nécessité 3 ans de travail.
Ce musée présente sur 5000 m² 2 sections de l'exposition :
La section de synthèse, qui offre une vue synthétique de l'effort colonial dans tous les domaines depuis 1870
La section rétrospective, qui retrace les époques de notre histoire coloniale, et ce depuis les Croisades.
Salle des Fêtes du Musée permanent des ColoniesCe musée présente aussi:
Un aquarium tropical, présentant la faune coloniale aquatique
Une salle des fêtes de 1 200 places, au centre du bâtiment
Deux salons ovales ornés de fresques
Sur le perron, se trouve une statue de Léon-Ernest Drivier, symbolisant la France et ses colonies. Cette statue se trouve de nos jours au sommet de la fontaine de la Porte Dorée.
Spectacles et animations
Dans toutes les sections, de nombreuses animations et différents spectacles sont proposés aux visiteurs.
Dans chaque section, de nombreux indigènes travaillent et donnent vie aux villages reconstitués : Tailleurs, potiers, sculpteurs, tisserands, maroquiniers: tout un peuple d'artisans indigènes travaillent sous les yeux du public. D'autres tiennent des stands de souvenirs, comme dans les souks des sections nord-africaines.
Sur le lac, toutes sortes d'embarcations de pêche font des démonstrations d'évolution : pirogues malgaches ou sénégalaises, samboucs somaliens, etc.
Chaque section présente un spectacle ou des danses de la colonie. On trouve ainsi, par exemple :
Le Théâtre Annamite avec son dragon
Une compagnie indienne de musique
Les danseuses Foulahs (ethnie pastorale d'Afrique de l'Ouest) de la province de Siguiri (province de Guinée)
Les danseuses balinaises, de la cour du sultan de Java
Les danseurs Canaques de Nouvelle-Calédonie
Ainsi au début du XX c'est sous cette forme que sont montrés les arts premiers, ils sont également présentés dans les collections des musées qui commencent à se constituer et se sont enrichis au fil de la colonisation. Bien évidemment ce type d'exposition s'est vue fortement critiquée au début du XXI siècle. on les qualifie alors de Zoo Humains.