ivoires d'Afrique
Dès
le XVIème siècle, un certain nombre de pièces en ivoire sculptées par
les artistes africains, provenant de zones qui correspondent à
l'embouchure du Congo, à la Sierra Leone et au Nigéria actuels, sont
entrés dans des collections aristocratiques, moins comme des objets de
curiosités que comme des oeuvres exotiques et luxueuses. Cette
exposition réunit une vingtaine des plus anciens objets africains
collectés par les Européens et conservés aujourd'hui dans des
collections françaises, accompagnés de documents mettant en valeur la
profondeur historique du continent africain et de ses productions ainsi
que la question de la circulation des motifs iconographiques entre
Europe et Afrique. Ivoires d'Afrique présente au grand public un aspect peu connu de l'histoire du goût et de l'histoire de l'art.
Commissariat : EZIO BASSANI
Italien de Varèse, éminent spécialiste des arts africains, Ezio
Bassani a commencé, en 1973, par faire la compilation du catalogue sur
la sculpture africaine dans les musées italiens. À partir de 1977, il a
enseigné l’histoire des arts africains à l’Università Internazionale
dell’Arte (U.I.A.) de Florence.
Grâce à ses connaissances
historiques, il a été nommé membre du Comité scientifique de
l’Université florentine (U.I.A)., du Comité de la Rédaction de la revue
Critica d’Arte, du Comité des conseillers éditoriaux internationaux du
Journal of the History of Collections à Oxford. Il a également fait
partie du Conseil Scientifique de la Mission de préfiguration du Musée
des Arts et des Civilisations (musée du quai Branly) à Paris.
Parallèlement
à ces responsabilités, Ezio Bassani a été le commissaire - et l’auteur
des catalogues – de plusieurs expositions qui se sont déroulées en
France, en Italie, aux Etats-Unis, au Japon, en Suisse, et en Belgique.
Il a notamment réalisé l’exposition Afrique, chefs d’œuvres d’un
continent à Turin, en 2004.
Ivoires d'Afrique
dans les anciennes collections françaises
L’arrivée en Europe d’œuvres en ivoire d’origine africaine, à la fin
du xve siècle, à l’époque des premières explorations et au début du
XIXe siècle, lorsque le continent devient territoire de conquête pour
les puissances coloniales, révèle l’existence jusqu’alors insoupçonnée
de civilisations africaines évoluées. Si certains ivoires étaient
destinés à l’usage intérieur, comme les olifants, marques de dignité,
d’autres ont été créés à la demande de navigateurs portugais pour
l’exportation. On désigne ce second ensemble par l’expression « ivoires
afro-portugais ». Ces pièces raffinées étaient notamment prisées par
les rois et les princes, amateurs de curiosités exotiques. Le catalogue
présente vingt-cinq sculptures africaines en ivoire provenant de
l’embouchure du Congo, de la Sierra Leone et du Nigeria actuels.
Enrichi de photographies privilégiant en particulier les gros plans, et
de nombreux documents (gravures, dessins, tableaux…), il souligne
l’ancienneté et la richesse des collections françaises tout en
permettant de mieux cerner le contexte des contacts entre l’Europe et
le continent noir.