Ciwara
Chimères africaines
Les masques-cimiers Ciwara font partie des pièces les plus connues
de l’art africain. Chefs-d’œuvre incomparables des cultures bamana
(Mali) et sénoufo (Mali, Côte d’Ivoire), symboles énigmatiques et
emblématiques de l’art africain, les clichés foisonnent lorsque l’on
évoque ces fameux cimiers de tête. Il existe peu de sculptures dites
traditionnelles en Afrique qui aient suscité autant d’admiration de la
part des amateurs et collectionneurs. Ce catalogue a pour but de
combler cette lacune et de proposer une mise au point scientifique sur
le sujet. Il évoque notamment la perméabilité des frontières
artistiques et l’usage de ce type d’objets qui ne sortent pas
uniquement lors des rites agraires mais à plusieurs occasions au cours
de l’année (divertissement, cérémonies importantes telles que
funérailles, lutte contre les morsures de serpent,…). Il met également
en avant la richesse du musée, sans équivalent dans les collections
internationales, avec ses cinquante-cinq masques reproduits à la fin de
l’ouvrage.
descriptif
96 pages au format 20 x 26 cm
70 illustrations, et 55 vignettes pour le catalogue raisonné
cartes
prix de vente public : 25 €
isbn 2-915133-15-8 / 88-7439-318-0
Coédition musée du quai Branly/5 Continents
commissaire de l'exposition
Lorenz Homberger, directeur adjoint du musée Rietberg, Zürich
les auteurs
Jean-Paul Colleyn, directeur d’étude à l’EHESS et Aurélien Gaborit, chargé des collections Afrique, musée du quai Branly
photographies contemporaines de Catherine De Clippel
Ciwara, chimères africaines
Les
masques cimiers Ciwara sont emblématiques de l’art de l’Afrique de
l’Ouest, particulièrement représentatifs du goût des collectionneurs
d’art « primitif » du XXe siècle.
De très nombreux exemplaires ciwara se trouvent depuis lors dans des collections publiques ou privées de par le monde.
Cette
exposition montre l’aspect traditionnel de la société bamana,
essentiellement, du Mali, tout en mettant l’accent sur l’aspect
esthétique de ces cimiers antilopes en bois sculpté, gravés, patinés,
peints, dont les formes stylistiques et les matériaux varient en
fonction des régions et de l’évolution du temps.
Les danses de la
société ciwara sont liées aux rites agraires et, par conséquent, à
l’idée de fertilité, de fécondité, d’ensemencement. En s’efforçant de
maîtriser les éléments de la nature - que miment les contorsions des
masques d’antilope au cours des cérémonies - les hommes cherchent à
faire des animaux leurs alliés.
Selon les villages, ces masques qui
généralement sortent en couple, peuvent avoir un usage différent. Mais
dans tous les cas, ce sont des objets fédérateurs et protecteurs pour
la communauté, d’autant plus qu’ils peuvent être vus de tous, n’étant
pas réservés aux seuls initiés.
Largement répandu au Mali, le culte ciwara connaît un déclin progressif.
L’exposition présente quatre ensembles régionaux conformes aux différents styles de cimiers :
1 - Le style de la région de Bougouni
Les masques de cette région présentent plusieurs motifs animaux
combinés sur la même pièce. D’après les mythes bamana, ils
remonteraient à une époque ancienne et seraient l’attribut d’une danse
frénétique de l’antilope qui aurait offert aux hommes leur première
céréale.
2 - Le style de la région de Bamako
Dans la zone d’influence de Bamako et au nord du fleuve Niger, la
structure du cimier est marquée par l’horizontalité; les cornes de
l’antilope, symbole de la poussée du millet gagnent en largeur et sa
gueule est ouverte, laissant apparaître la langue.
3 - Le style de la région de Ségou
Les antilopes rattachées à ce style extrêmement raffiné donnent une
impression de verticalité accentuée. Le mâle se différencie de la
femelle. Il est en effet plus grand avec un sexe fortement marqué.
4 – Les autres régions stylistiques
Parmi les productions dont il est difficile de déterminer l’origine,
un dernier groupe stylistique de cimiers est attribué, avec moins de
certitude, à la région de Sikasso caractérisée par ces masques aux
lignes épurées et aux formes raffinées et stylisées.
Outre quelques
photographies qui scanderont le parcours de l’exposition, la projection
de films permettra de montrer les masques en mouvement.
Dans
une vaste zone consacrée à l’Afrique occidentale, une douzaine de
vitrines plus ou moins rapprochées (entre AF 20 et AF 105) contiennent
des objets bamana de tous genres et de styles très variés : boubou
brodé, tunique talismanique, statues en bois, objets sacrés du Kono, lances anthropomorphes, masques et cimier, serrure, instruments de musique, bonnets et pagne de chasseur.
Ciwara, chimères africaines, sous la direction de Lorenz Homberger, 96 pages, coédition musée du quai Branly/5 Continents, 25 €
Il
s’agit d’une exposition, le plus souvent à caractère ethnographique et
thématique, d’une durée de visite d’environ I/2 heure, qui présente et
met en valeur la richesse et la diversité des collections du musée du
quai Branly.
prochaines expositions dossiers :
Collections royales d’Amérique du Nord
« Le Yucatan est ailleurs » expéditions photographiques de Désiré Charnay(février – mai 2007)
Ciwara, chimères africaines
commissaire d’exposition : Lorenz HOMBERGER
scénographie : Frédéric DRUOT